Le Secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune a critiqué la décision d’organiser un référendum sur la Constitution le 1er nombre prochain, date symbole coïncidant avec le déclenchement de la Révolution algérienne en 1954 contre la France coloniale. Mme Hanoune a également dénoncé « politique du fait accompli » et a estimé que le peuple « n’a ni assisté ni participé à l’élaboration du texte ».
« Le 1er Novembre doit rester éternellement et exclusivement comme la célébration du déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme, afin d’opérer la rupture définitive et totale avec le système colonial”, a-t-elle souligné vendredi à l’ouverture de la réunion du bureau politique de son parti, rapporte ce samedi le journal Liberté.
« Le contexte choisi pour le vote, à savoir le contexte politique et socio-économique, relève de la politique du fait accompli », a dénoncé Louisa Hanoune qui a expliqué que le peuple « n’a ni assisté ni participé à l’élaboration du texte », et que de ce fait, ce texte « ne sera pas l’émanation du peuple ». Pour la SG du PT : « Le débat qui a eu lieu a réuni ceux qui veulent le sauvetage et le replâtrage du système ».
Estimant que ceux qui pensent que la révolution s’est estompée « ont tort », Mme Hanoune a indiqué : « Les révolutions sont un processus. Nul ne saura quand elles se déclencheront, s’arrêteront ou reprendront », a-t-elle dit, prévoyant un retour aux manifestations du fait de “la misère sociale” qui va “engendrer la révolution ».
Selon Louisa Hanoune l’urgence n’est pas la révision de la Constitution mais « la prise en charge immédiate des besoins sanitaires et socio-économiques des citoyens ». Comme autres priorités de l’heure, Louisa Hanoune a également appelé « à ce que cesse l’abus de la détention préventive”, qui, selon elle, est « une violation de la loi ».
La SG du PT a indiqué, au sujet de la Constitution, que « seul le peuple est habilité à décider des futures institutions, à travers un large débat démocratique, avec une libération de la parole et de la presse ». Et de préciser que seul le peuple est habilité à définir l’identité de l’État et à choisir ses représentants.
Louisa Hanoune a qualifié les amendements du Code pénal de « liberticides ». « Ce sont des amendements adoptés par le Parlement de l’ancien pouvoir et avec lesquels l’actuel travaille », a-t-elle déclaré, en soutenant que face à cette situation « intenable », le pouvoir « ne donne aucun signe d’apaisement ».
La SG du PT a appelé à la libération des détenus et à l’arrêt des arrestations de journalistes et d’activistes politiques. « C’est la criminalisation de l’action politique et journalistique », a-t-elle déclaré en faisant référence à Khaled Drareni et Abdelkrim Zeghileche. Mme Hanoune a indiqué que les deux détenus n’ont fait que leur travail. « Il est tout de même étonnant que l’on condamne un journaliste à 3 ans de prison ferme, et un baron de la drogue à 4 ans », a ajouté Mme Hanoune.
« Se dirige-t-on vers une nouvelle République démocratique ou vers une dictature ?”, s’est-elle interrogée. Selon elle : « Le pouvoir a montré qu’il a une volonté de caporaliser la vie politique et la vie associative ». « Ce sont des agents de l’État qui encouragent la création des associations et des partis », a-t-elle estimé, ajoutant que « lorsque l’administration s’en mêle et qu’un représentant de l’État se réunit avec les associations, il y a péril en la demeure ».
La SG du PT a dénoncé « la courtisanerie et le clientélisme » qui sont les signes de la « corruption politique ». Elle a appelé en outre les autorités à rompre l’accord d’association avec l’Union Européenne qu’elle a qualifié « d’hégémonique ».