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Abdelmadjid Tebboune: « Je ne compte pas m’éterniser au pouvoir »

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé ce lundi 13 juillet, dans un entretien accordé au journal français l’Opinion, sur la révision de la Constitution, la libération des détenus du Hirak et sur le nombre de mandats qu’il compte briguer à la présidence. Le chef de l’Etat a affirmé qu’il ne comptait s' »éterniser au pouvoir ».

A une question de savoir si’il envisageait de créer une formation politique regroupant la majorité sachant qu’il a été élu sans l’aide du FLN et du RND. Le président Tebboune a répondu : « Je suis opposé à un schéma classique et me suis engagé à ne pas créer de formation politique. Il me faut néanmoins un soubassement populaire pour pouvoir appliquer mon programme présidentiel. Je me suis porté candidat à la présidentielle au nom de la société civile et des jeunes. Et je suis en train de construire des institutions, si le peuple les accepte, où ces deux composantes seront majoritaires. Donc, je n’aurai pas besoin de parti et je ne compte pas, non plus, m’éterniser au pouvoir. »

« En principe, j’ai été élu pour un seul mandat. D’ici la fin de ce mandat, j’espère obtenir une situation apaisée où les problèmes sociaux et économiques seront en partie réglés. C’est une transition qui ne dit pas son nom. Il faudrait d’autres conditions pour que je réfléchisse à une nouvelle candidature », a-t-il expliqué.

Détenus du Hirak 

Concernant la libération des détenus du Hirak, le président Tebboune a indiqué qu’il poursuivra les gestes de grâce à l’égard de ces détenus. « Ces gestes vont se poursuivre et visent à l’apaisement », a-t-il dit.

« L’opposition et la société civile sont indispensables. La raison elle-même peut déraisonner si elle n’a pas ses barrières. Mais l’opposition ne doit pas se faire dans l’insulte, l’invective et l’appel au soulèvement », a-t-il estimé.

« Seul un Etat fort et juste peut asseoir la démocratie, le contraire amène l’anarchie et le chaos », a-t-il ajouté, en rappelant avoir soumis à l’Assemblée un texte de loi condamnant la haine de l’autre, le racisme, le régionalisme. « Il a été voté et s’appliquera, tout comme le Code pénal », a-t-il affirmé. Pour le président de la République : « C’est la condition pour vivre ensemble dans la concorde et l’intérêt de tous ».

« Beaucoup pensent que nous sommes entrés dans une phase de répression. C’est faux. En matière de liberté d’expression, nous sommes le seul pays de la région à avoir plus de 160 quotidiens dont certains sont très caustiques. Nous les soutenons à travers la publicité et le tirage de leurs journaux par des imprimeries d’Etat. Ils ne se privent pas de porter la contradiction politique », a-t-il expliqué.

Révision de la Constitution

Évoquant la révision de la Constitution, le président Tebboune a indiqué : « (…) Mon ambition est d’aboutir à une Constitution consensuelle et pérenne qui encadre les pouvoirs du chef de l’Etat et ne permette plus de tripatouiller les textes afin de s’éterniser au pouvoir ou de servir les desseins des uns et des autres. »

« Le 22 février 2019, 13 millions d’Algériens sont descendus dans la rue pour exiger le changement. La pose de cette première pierre est la Constitution qui mettra fin aux dérives passées en atténuant le rôle du président et en renforçant le contrôle du Parlement sur l’exécutif. Les libertés publiques seront aussi renforcées. Nous n’avons pas opté pour un système purement parlementaire. Celui-ci poserait des problèmes de gestion de la démocratie car cela nécessite une pratique sur des générations, voire des siècles. L’Algérie est encore une démocratie en construction. Nous sommes sur le chemin d’une démocratie responsable », a-t-il expliqué.

Selon lui, la deuxième pierre posée sera la réforme du Code électoral. « Les Algériens ne croyaient ni en la légitimité ni en la propreté des élections, en raison des déviances observées par le passé », a-t-il relevé en ajoutant que « la loi électorale chassera l’argent sale des scrutins et freinera le pouvoir des lobbies » et « les partis et la société civile pourront donc s’affronter dans les urnes à armes égales ».

« Mon ambition est d’injecter du sang neuf dans les instances locales et nationales. Les jeunes représentent 75 % de la population. Il n’y a pas de raison qu’ils n’occupent pas les trois quarts des postes électifs. Il est temps qu’ils accèdent aux sphères du pouvoir et décident de l’avenir du pays », a-t-il dit.

Au sujet de l’intervention de l’armée à l’étranger, le président Tebboune a souligné que « l’Algérie est un pays pacifiste mais nos troupes pourront s’engager dans des opérations de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, notamment au Mali ou dans d’autres pays africains. » « Cependant, elles ne pourront pas sortir sans obtenir l’aval et le contrôle du Parlement. Nous avons déjà participé à des missions techniques onusiennes au Tchad ou encore de délimitation de frontières », a-t-il précisé.

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