Les restes mortuaires de 24 résistants algériens à l’invasion et la colonisation françaises, conservés depuis plus d’un siècle et demi au Musée d’histoire naturelle de Paris (France), ont été rapatrié ce vendredi de France à bord d’un avion de l’armée de l’air algérienne, rapporte l’agence officielle APS.
L’avion militaire C-130 transportant les restes mortuaires des 24 résistants algériens, escorté par des avions de chasse, en provenance de France, a atterri en ce début d’après-midi à l’aéroport international d’Alger.
Les restes mortuaires rapatriés sont ceux de Mohammed Lamjad ben Abdelmalek, dit Chérif Boubeghla (il a mené une insurrection populaire dans la région du Djurdjura, en Kabylie), Cheikh Ahmed Bouziane, chef de l’insurrection de Zaatcha, Cherif Bou Amar Ben Kedida, Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui et d’autres de leurs frères, dont un jeune résistant d’à peine 18 ans de la tribu des Beni Menasser, nommé Mohamed Ben Hadj.
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a présidé la cérémonie d’accueil des cercueils, en présence de hauts cadres de l’Etat dont le président du Conseil de la Nation par intérim, Salah Goudjil, le président de l’Assemblée populaire nationale, Slimane Chenine, le Premier ministre Abdelaziz Djerad , le Chef d’état-major de l’ANP, le Général-major, Saïd Chanegriha , le Général d’armée, Commandant de la Garde républicaine Ali Ben Ali, ainsi que des membres du gouvernement.
Les cercueils portant les restes mortuaires de ces 24 résistants algériens ont été transférés au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria. Ils seront exposés au public durant la journée du samedi dans le hall du Palais de la Culture pour un dernier hommage, avant d’être enterrés dimanche au carré des martyrs du cimetière d’El-Alia.
Le président Tebboune avait annoncé, jeudi, lors d’une cérémonie officielle organisée à l’occasion du 58e anniversaire du double anniversaire de l’indépendance et de la jeunesse qu’il s’agit d’une première étape de rapatriement des restes mortuaires des résistants algériens, en faisant part de la détermination de l’Etat de poursuivre cette opération jusqu’au rapatriement de l’ensemble des restes des résistants algériens pour qu’ils soient enterrés sur la terre pour laquelle ils se sont sacrifiés.
Les crânes de nombreux résistants algériens se trouvent au Musée d’histoire naturelle de Paris. Lors du siège de Zaâtcha (30 km au sud-ouest de Biskra), les résistants algériens de cheikh Bouziane s’étaient opposés aux troupes de la colonisation française du général Emile Herbillonet. Le siège s’était terminé par l’extermination de la population de l’oasis.
La restitution des crânes de ces résistants avait fait l’objet d’une demande officielle de l’Algérie à la France et la question avait été soulevée lors d’entretiens entre les plus hautes autorités des deux pays.
Une commission technique composée d’experts algériens avait été mise en place pour procéder à l’identification des crânes de ces résistants algériens.
La Nation rendra hommage à ces dirigeants et membres des résistances populaires à l’agression coloniale française par leur inhumation solennelle en Algérie, leur terre natale pour laquelle ils ont donné leur vie.
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Tayeb Zitouni, avait déclaré en janvier 2019 que « à ce jour, 31 crânes ont été déjà identifiés et l’opération se poursuit ».
Algérie-Eco/APS