Le procureur de la République près le tribunal de Blida a requis, jeudi soir, 12 ans de prison ferme contre l’ancien DGSN, Abdelghani Hamel et 10 ans de prison ferme contre l’ancien chef de sûreté de la wilaya d’Alger, Noureddine Berrachdi. Les peines requises ont été assorties de 1 millions de dinars d’amende pour chacun des mis en cause, rapporte le site de la radio.
Arès son report cinq fois consécutives en raison de la pandémie Covid-19, le procès de Hamel et Berrachdi s’est ouvert au tribunal de Blida. Le juge de l’audience a entendu pendant 11 heures les accusés et les témoins dans l’affaire avant que le procureur de la République ne requiert les peines su-citées contre les accusés abus de fonction, a précisé la même source, ajoutant qu’il a été constaté que Hamel et Berrachdi ont transgressé et porté atteinte au pouvoir du ministère public en ordonnant la poursuite d’une enquête qui n’était plus du ressort de la sûreté nationale.
La même source a ajouté que l’affaire concerne la poursuite, par l’ancien chef de sûreté de la wilaya d’Alger, Noureddine Berrachdi, d’une enquête dans le dossier de blanchiment d’argent public d’une valeur de 125 millions de dinars et le financement de groupes terroristes dont le principal accusé est Kamel Chikhi dit « El Bouchi », alors que le dossier en question a été transmis au procureur de la République, ce qui est considéré contradictoire aux lois en vigueur dans ce domaine.
Berrachdi avait demandé à ses officiers de se rendre au conservateur foncier de Bir Mourad Raïs (Alger) et de s’informer sur la des bénéficiaires d’un immeuble situé à Hydra et appartenant à Kamel Chikhi, a rapporté encore la même source, qui a précisé que Berrachdi a menacé ses officiers de les limoger dans le cas où ils refuseraient sa demande.
Le procureur de la République a souligné que la loi était claire dans ce domaine et qu’il était interdit à la police judicaire de continuer une enquête quand le dossier est transmis à ses services.
Les trois officiers de la brigade économique et financière relevant la sûreté de la wilaya d’Alger ont été entendus en tant que témoins par le juge de l’audience. Ils ont affirmé qu’ils ont appliqué les instructions sous la menace de leur chef Berrachdi.
Kamel Chikhi a été lui aussi entendu en tant que témoin dans cette affaire. Selon lui, il a été harcelé à plusieurs reprises par le chef de sûreté de la wilaya d’Alger qui le menaçait d’arrêter son projet malgré qu’il possédait un permis de construction.
Le conservateur foncier de Bir Mourad Raïs et l’ancien ministre de la justice Tayeb Louh ont été également entendus en tant que témoins dans le cadre de cette affaire.
Les deux accusés, Abdelghani Hamel et Noureddine Berrachdi, qui ont comparu à l’audience dans le respect des règles de lutte contre la Covid-19, sont poursuivis pour abus de fonction pour l’obtention d’indus privilèges à caractère professionnel en vue de la préservation du poste de DGSN ou d’un poste supérieur, en vertu de l’article 33 de la loi relative à la prévention et la lutte contre la corruption.