Mehdi, l’un des cinq jeunes ayant participé à un documentaire sur le mouvement populaire « Hirak » diffusé mardi dernier sur la chaîne française France 5, a été entendu samedi par la police à Oran, a fait savoir hier son avocat à l’AFP.
« Mehdi a été retenu durant près de quatorze heures. Quel est le but de cette convocation ? On ne lui a rien reproché, aucune inculpation. On lui a posé un tas de questions et demandé des tas de renseignements », a expliqué Me Farid Khemisti.
Me Khemisti a précisé à la même source qu’un autre jeune homme, un guide touristique de l’association culturelle Bel Horizon qui avait servi d’accompagnateur au réalisateur, a été interrogé près de deux heures dimanche puis relâché sans aucune inculpation.
L’avocat a ajouté que le responsable de l’association Bel Horizon sera entendu lundi, selon la même source qui précise que d’autres personnes liées au tournage du film ont été convoquées ultérieurement à Oran.
Mehdi est l’un des cinq jeunes algériens qui ont été interviewés par Mustapha Kessous, un journaliste français d’origine algérienne. Dans le documentaire intitulé « Algérie mon amour », ces jeunes, originaires d’Alger, Oran et Tizi Ouzou, ont témoigné sur le Hirak, le mouvement pacifique qui a commencé le 22 février 2019 jusqu’à sa suspension à la mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19.
Le lendemain (mercredi 27 mai) de la diffusion du documentaire, qui a déclenché de vifs débats sur les réseaux sociaux, l’Algérie a rappelé « immédiatement » pour consultations son ambassadeur à Paris (France), Salah Lebdioui. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé « une attaque contre le peuple algérien et ses institutions », dont l’armée.
Le ministère français des affaires étrangères a réagi à la décision d’Alger de rappeler son ambassadeur à Paris. En effet, la porte-parole de la diplomatie française, Agnès von der Mühll, s’est exprimé jeudi dernier lors de son point de presse quotidien en précisant que « l’ensemble des médias jouissent d’une complète indépendance qui est protégée par la loi en France ».
La porte-parole du Quai d’Orsay a indiqué que la France « respecte pleinement » « la souveraineté de l’Algérie ». « Dans le cadre des relations profondes et anciennes qui existent entre nos deux pays, et auxquelles nous attachons la plus grande importance, la France respecte pleinement la souveraineté de l’Algérie », a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que « nous entendons, continuer à travailler à l’approfondissement de la relation bilatérale ».