Malgré la polémique suscitée par l’affaire du fuel défectueux livré à EDL (Electricité Du Liban), le groupe Sonatrach a gardé son contrat de livraison de carburant au Liban. C’est la décision prise mardi 19 mai lors d’une réunion du Conseil des ministres libanais, rapporte le journal L’Orient Le Jour.
Lors de cette réunion, le chef de l’État libanais, Michel Aoun, cité par la même source, a insisté sur les investigations et poursuites judiciaires engagées en matière de lutte contre la corruption. « Ces démarches devraient déboucher sur des résultats concrets. D’autant que l’opinion publique attend des actes sur ce plan », a-t-il déclaré.
Après que la justice libanaise s’est saisie de l’affaire du fuel défectueux livré à Électricité du Liban, l’enquête a débouché sur l’émission de mandats d’arrêt, notamment contre Tarek Faoual, représentant de Sonatrach au Liban.
Le gouvernement libanais a décidé de maintenir le contrat avec Sonatrach pour éviter une pénurie de fuel
La semaine dernière, le porte-parole de la Présidence de la République, Belaid Mohand Oussaid avait annoncé que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné la semaine dernière l’ouverture d’une enquête portant sur le même dossier, estimant que « le problème est libanais ».
Le contrat entre Sonatrach et EDL arrive à expiration le 31 décembre prochain. La décision de maintenir cet accord, est justifiée par le gouvernement libanais par le fait d' »éviter une pénurie de fuel qui causerait une réduction de la production du courant électrique pendant les six prochains mois », a expliqué une source à L’Orient Le Jour, précisant que « la résiliation d’un contrat exige des raisons valables et des motifs bien précis, assurant qu’aucune des deux parties n’a intérêt à opter pour ce choix à l’heure actuelle. »
Sonatrach a accepté de remplacer le fuel jugé défectueux par un autre de bonne qualité
Sonatrach a adressé deux lettres au ministre libanais de l’énergie, Raymond Ghajar. Ces lettres ont porté sur la nécessité pour le Liban de respecter le contrat conclu, a confié le ministre libanais.
L’Orient Le Jour, citant une source ministérielle, a précisé que dans ses lettres adressées au ministre libanais de l’énergie, Sonatrach a exprimé son souhait de « préserver ses bons rapports avec le Liban », et ce en acceptant « de remplacer le fuel jugé défectueux par un autre de bonne qualité, sachant que l’accord conclu avec l’État libanais stipule que les tests de qualité devraient être effectués au pays d’origine, en l’occurrence l’Algérie ». « Mais rien n’empêche le Liban de faire ses propres tests pour s’assurer de la bonne qualité des carburants qui lui sont livrés », a ajouté la même source, précisant que le ministre Ghajar a décidé d’envoyer ces deux lettres à la commission de législation et de consultation au sein du ministère de la Justice, pour donner son avis au sujet de ces documents.
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Le Conseil des ministres libanais a chargé Ghajar de préparer un nouveau cahier des charges dans la perspective d’une nouvelle adjudication en quête d’un nouveau contrat, qui devrait entrer en vigueur après l’expiration de celui conclu avec Sonatrach, a précisé la même source. Toutefois, le ministre libanais de l’énergie a souligné, lors d’une conversation avec les journalistes, que « rien n’empêche Sonatrach de prendre part à l’appel d’offres en dépit de la polémique actuelle. »