Le groupe Sonatrach s’est exprimé une nouvelle fois sur sa filiale SPC Londres mise en cause par la justice libanaise dans une affaire de livraison de carburant défectueux à la société publique Electricité du Liban (EDL).
Cité mercredi par le journal El Watan, Mounir Sakhri, directeur de la communication de Sonatrach, a déclaré que SPC Londres n’a aucune responsabilité dans cette affaire du moment que le fuel mis en cause répondait aux normes contractuelles au moment de son embarquement dans le navire.
« Il s’agit d’une seule cargaison. Au port de chargement, elle a fait l’objet d’analyse par des bureaux d’expertise indépendants, lesquels ont établi qu’elle répondait fidèlement aux exigences contractuelles. Ce n’est qu’à l’arrivée à destination que le ministère de l’Electricité et de l’Eau a demandé d’autres analyses », a-t-il précisé.
Il a rappelé que le contrat lie la SPC Londres au ministère libanais de l’Electricité et de l’Eau pour une durée de 15 ans, reconductible tous les trois ans. « Durant toute cette période, il n’y a jamais eu d’incidents ou de problèmes jusqu’à l’avant-dernière cargaison sur laquelle il y a eu des doutes, suivie de la dernière qui a été refusée et bloquée à ce jour à cause de l’affaire », a-t-il dit.
Précisions au sujet de l’arrestation du représentant de SPC Londres
Au sujet de l’arrestation du représentant de SPC Londres, M. Sakhri a apporté des précisions : « Au début, la presse libanaise a parlé d’un cadre dirigeant de Sonatrach, puis du représentant de celle-ci au Liban. Je précise que la personne en question est un agent maritime, chargée par SPC Londres de ses affaires administratives auprès de l’administration libanaise et ses différents partenaires. Elle ne représente pas les intérêts de SPC Londres et encore moins ceux de Sonatrach, la maison mère, qui à ce jour n’a jamais été inquiétée. »
« Cependant, elle (Sonatrach ndlr) a pris toutes les mesures nécessaires à l’interne en demandant à sa filiale SPC Londres de préparer un dossier complet. Ce qui est important à savoir, c’est que SPC Londres travaille en se conformant à la réglementation aussi bien nationale qu’internationale. Il arrive que des problèmes surgissent, mais ils sont réglés entre les parties contractantes. SPC Londres et le ministère de l’Electricité et de l’Eau sont toujours en contact. Ils tiennent des réunions pour trouver un arrangement », a-t-il dit.
« Pourquoi le qualifier de frelaté, défectueux, voire douteux ? Les analyses effectuées à sa sortie de la raffinerie ont révélé qu’il était conforme aux normes contractuelles », s’est-il demandé en expliquant que « chaque pays a ses propres normes et celles sur lesquelles la SPC Londres et le ministère libanais de l’Electricité et de l’Eau se sont entendus sont respectées depuis 2005. Une seule cargaison, un problème qui, du point de vue réglementaire, ne relève pas de sa responsabilité à partir du moment où, au port de chargement, le produit était conforme aux normes. »
Tebboune ordonne l’ouverture d’une enquête sur cette affaire
S’exprimant mercredi matin en conférence de presse à Alger, le ministre conseiller à la communication, porte-parole officiel de la présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd a précisé en réponse à une question concernant cette affaire, qu’il s’agit « en premier lieu d’un dossier libano-libanais », ajoutant que « la justice algérienne se chargera du volet concernant l’Algérie ».
M. Belaid a fait savoir, à ce propos, que « le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait instruit le ministre de la justice d’ouvrir une enquête sur cette affaire et elle est en cours ».
Soulignant que « ce qui est certain, c’est que l’Algérie en tant qu’Etat n’est pas impliquée dans de tels actes », qui concerneraient des individus », assurant que « la Justice suivra son cours et dévoilera la vérité ».
Le mardi 5 mai, la justice libanaise a émis un mandat d’arrêt contre le représentant de la compagnie Sonatrach au Liban, Tarek Faoual, ainsi que plusieurs employés de la société libanaise d’inspection (PST), ont rapporté les médias libanais dont le journal local L’Orient le Jour.