L’Etat va se désengager progressivement des formules budgétivores en ce qui concerne la construction des nouveaux logements.
C’est ce qu’a fait savoir, le dimanche 10 mai 2020 sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Anis Bendaoud, le directeur général du logement au ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville.
« Nous allons abandonner progressivement les formules ‘budgétisantes’, à l’instar du logement Public locatif qui est financé à 100 % par l’État ainsi que la formule du logement location-vente », a-t-il précisé, en rassurant, cependant, que les couches défavorisées ne vont pas être abandonnées.
« Il y aura du ciblage au profit des citoyens défavorisés et révisions des textes fixant l’attribution de ce type de logements et il y aura toujours un petit programme, mais ce n’est plus les grands programmes de construction de logements sociaux comme ça était le cas dans le passé », a-t-il expliqué.
Il a souligné, par ailleurs, que les formules aidées vont être avantagées à l’exemple de la formule LPA, l’habitat rural et l’autoconstruction aux niveaux des lotissements qui ont bien fonctionné.
24 000 entreprises du bâtiment ont mis leurs chantiers à l’arrêt et leurs employés en congé forcé
Evoquant l’arrêt des chantiers de construction, le directeur général du logement au ministère de l’habitat a expliqué qu’à l’instar de la majeure partie des autres activités économiques et industrielles, le secteur de la construction a eu, lui aussi, à souffrir des contrecoups de la pandémie du coronavirus, obligeant une bonne partie des quelque 24 000 entreprises du bâtiment à mettre leurs chantiers à l’arrêt et leurs employés en congé forcé.
Anis Bendaoud a assuré qu’en dépit des retards causés par la pandémie, l’Etat entend maintenir l’avancement des programmes annoncés, qui sont constitués d’un total de 974.000 logements, tous types confondus, dont 648.000 sont en cours de réalisation et 325.000 autres « qui devraient démarrer incessamment ».
Ces derniers sont constitués de 272.000 appartements inscrits dans le programme location-vente de l’AADL, auxquels viennent s’ajouter 192.000 logements sociaux, 112.000 de type promotionnel, « en cours de réalisation », 50.000 destinés à l’habitat rural et 21.500 autres relevant du logement promotionnel public (LPP), a-t-il précisé.
Le directeur général du logement a indiqué qu’au début de l’année en cours, il était prévu de remettre plus 450.000 logements à leurs attributaires, mais, l’opération a été contrariée avec la pandémie du Covid 19, obligeant à mettre à l’arrêt nombre de chantiers « au niveau des grandes wilayas ».
Certains chantiers pourraient ne pas reprendre qu’au 1er trimestre 2021
Le même responsable a ajouté que certains parmi ces chantiers ne pourraient, peut-être, reprendre leurs activités que dans le courant du premier trimestre de 2021 « ce qui n’empêchera pas de maintenir « la plus grosse partie des attributions durant l’année 2020 », a-t-il estimé.
Anis Bendaoud a rappelé que les chantiers ont été stoppés à l’initiative des pouvoirs publics, en raison des risques épidémiques, amenant des milliers d’ouvriers à les abandonner par crainte d’être contaminés par le virus. « Les choses commencent à reprendre », a-t-il dit avant d’ajouter « Il ne s’agit plus, que de relancer les tâches mécanisées, de même que les activités de transport aux fins d’assurer les approvisionnements des chantiers en matériaux de construction pour une reprise graduelle des travaux. »
Selon lui, pour accélérer cette reprise, il est envisagé d’introduire le système des 3 fois 8, permettant aux chantiers de travailler en permanence « pour rattraper les retards ».
Par ailleurs, Anis Bendaoud a indiqué que l’Algérie entend, à l’avenir, accorder la préférence à l’outil national de construction. Il a fait savoir qu’il ne sera plus lancé d’appels d’offres internationaux pour la réalisation de bâtiments, les programmes étant désormais réservés « exclusivement aux entreprises Algériennes ».