Les PME et TPE sont les plus durement touchées par cette crise, pour preuve 22% ont licencié au moins la moitié de leurs employés et connu une baisse de 60% de leur chiffre d’affaires. C’est ce qui ressort d’une étude menée, courant de ce mois d’avril, par la Business Academy Evidencia, un centre de formation et de conseil des managers, auprès de 250 chefs d’entreprises.
Cette étude s’intéresse à des sujets micro-économiques, notamment sur le volet d’exploitation et de gestion, affectant plus précisément les TPE et les PME, qui représentent presque 90% du tissu d’entreprises algérien.
Concernant l’impact sur l’organisation, l’étude indique que 52% des enquêtés ont déclaré avoir mis en congé une partie de leurs employés. Un tiers des entreprises a mis au chômage technique une partie de leurs personnels et mis en place des mesures sanitaires et une organisation de télé travail.
Selon les résultats de l’étude, 51% des répondants déclarent ne pas avoir licencié d’employés à ce jour. Cependant 22% ont licencié au moins la moitié de leurs employés, ce qui présente un chiffre signifiant pour seulement 02 semaines de confinement.
« 60% des entreprises ont connu des baisses de leur chiffre d’affaires, suite à un arrêt net imposé par la crise sanitaire (55,3%). Un quart des entreprises ont subi une baisse d’effectif et des ruptures d’approvisionnement », indiquent les auteurs de l’étude.
Plus de la moitié des entreprises enquêtées font face à des problématiques de paiements des salaires (58,4%) et des difficultés de trésorerie (54,3%). Le tiers des entreprises enquêtées compte reporter leurs investissements et diminuer leur budget de communication et marketing. En moyenne, un quart des entreprises subit des problèmes d’approvisionnement et de logistique.
Plus des trois quarts des entreprises ne peuvent faire face au règlement de leurs coûts fixes. Seuls 27% des entreprises procèdent aux paiements de leurs charges fixes (salaires, loyers et autres intrants). 13% n’ont pas de ressources pour payer les frais fixes, tandis que 28% ont reporté les paiements et 14% ont réduit leurs coûts. 07% ont dû emprunter.
Plus de la moitié des entreprises (55%) prévoient une perte entre 50% et 90% de leur chiffre d’affaires lors des premières semaines d’arrêt d’activité. Ceci traduit une forte baisse des revenus dus à l’effet de la crise sanitaire.
36% des entreprises prévoient une baisse annuelle de leur chiffre d’affaires entre 50% et 90%. Un quart des entreprises prévoit une baisse entre 25% et 50%, ce qui traduit une forte inquiétude sur l’activité annuelle des entreprises, qui prévoient d’importantes baisses de revenus.
S’agissant de l’impact sur la trésorerie, 30% des répondants ont des besoins de BFR entre 1 million et 5 millions de dinars. 16,3% des entreprises ont des besoins entre 5 et 10 millions de dinars. 15,9% ont des besoins entre 10 et 50 millions. 11,8% ont des besoins de plus de 50 millions. Ceci traduit, selon l’étude, une urgence de liquidité pour alimenter la trésorerie afin de faire face à cette situation.
Quant à la reprise de l’activité, l’étude a montré qu’un tiers des entreprises interrogées n’ont pas de visibilité sur la reprise de leur activité dans l’immédiat. 15,5% pensent reprendre l’activité bien plus tard, alors que plus de la moitié croient à une reprise dans les prochains semaines.
Pour ce qui est du management digitalisé, 44% des entreprises prévoient plus de flexibilité dans leur management (management agile). Seulement 21% prévoient de digitaliser leur processus et 27% de former leur équipe pour affronter la crise.
Interrogé sur la survie des entreprises face à la crise, un tiers des entreprises croient à un dénouement proche de la crise et 42% pensent pouvoir survivre, mais avec un niveau d’endettement élevé ou un rééchelonnement des dettes, selon la même étude qui souligne que 11,4% pensent ne pas survivre à cette crise sans mesures d’accompagnement.
Concernant les attentes des entreprises pour faire face à la situation, l’étude a démontré que la moitié des répondants considère le Covid 19 comme un cas de force majeur, un tiers des entreprises souhaitent la création d’un fond de solidarité et le quart espère des crédits bonifiés ou sans intérêt à moyen terme.