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Mebtoul : « Les cours du pétrole dépendront du temps nécessaire à la maîtrise de l’épidémie »

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Après la réunion de l’OPEP/non OPEP,  experts et analystes décortiquent les perspectives pour le cours du pétrole face à la crise économique mondiale.

Pour le professeur Abderrahmane Mebtoul, il faut être réaliste et éviter des discours démagogiques qui risquent de provoquer une névrose collective au niveau de la population.

« Aucun expert ne peut prédire combien de temps va devoir durer la mise à l’arrêt de fait des différents pays pour contenir le virus. Avec une crise sans pareille, depuis la crise 1928/1929, au moment où l’interdépendance des économies était faible, n’étant pas assimilable à la crise de 2008, aucun expert, pouvant seulement élaborer des scénarios, ne peut prédire si les activités de consommation et d’investissement vont pouvoir rebondir une fois que les quarantaines seront levées », a-t-il estimé.

Concernant  la réunion  OPEP/non OPEP, après la décision de réduire de 10 millions de barils/j,  le marché n’a pas réagi pour l’instant favorablement, précise le professeur, le Brent étant coté à 31,82 dollars durant les premières heures  du 10/04/2020, contre plus de 33 dollars la veille et le Wit à 23,21 dollars.  Car la réduction de 10 millions de barils jour, repose sur l’hypothèse que la demande mondiale a baissé seulement de 10/11%, alors que l’épidémie du coronavirus a provoqué une chute drastique de la demande mondiale, de 33%, environ 30 millions de barils par jour (bpj).

Quelles recettes pour Sonatrach  après la réduction de son quota ?

M. Mebtoul rappelle que le cadrage macro-économique de la loi de finances 2020 a été établi sur la base  d’un  baril de pétrole à 50 dollars et un prix de marché à 60 dollars, un taux de change de 123 DA/dollar, un  taux d’inflation de 4,08 %  et  un  taux de croissance de 1,8% (contre 2,6% dans les prévisions de 2019) qui comme dans tous les pays du monde risque d’être négatif.

A 30 dollars le chiffre d’affaires, serait  de 15,5  milliards de dollars, restant après la réduction de 11,5 milliards, 70% des gisements ne seront plus rentables, selon lui.  A 25 dollars le chiffre d’affaires, de Sonatrach serait de près de 12,9 milliards de dollars, restant après la  réduction 8,9 milliards et 80% des puits n’étant plus rentables. A 20 dollars le chiffre d’affaires, le scénario le plus pessimiste, serait de 10 milliards de dollars de recettes , restant après les réductions de 6 milliards de dollars et en retirant 25% de charges le profit net serait de 4,5 milliards de dollars devant pratiquement fermer la majorité des puits, surtout les nouveaux puits non encore amortis et idem pour 1,5-2 dollars le MBTU, concernant les canalisation de gaz naturel et à ¾ dollars pour le GNL.

En conclusion, le professeur estime que le cours du pétrole dépendra donc  du temps à maitriser l’épidémie et de l’évolution de l’économie mondiale, en précisant qu’à court terme, il est également influencé par  les importants stocks  qui ont été mis en place du fait du bas cours. Dans cette conjoncture difficile. « On doit cesser les déclarations euphoriques qui provoquent une névrose collective au niveau des citoyens, qui sont conscients de la gravité de la situation, d’où l’urgence d’un langage de la vérité, rien que la vérité sur la situation économique du pays.  Car pour la situation sanitaire, l’on doit  rendre hommage au corps médical, malgré la faiblesse des moyens  qui  fait de son mieux », ajoute-t-il.

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