Le verdict du procès de l’ancien DGSN, le général major en retraite, Abdelghani Hamel sera rendu le 1er avril prochain par le tribunal de Sidi M’Hamed, a indiqué la présidente de l’audience, au terme du procès qui a duré cinq jours, rapporte le quotidien El Moudjahid.
« L’ancien chef de la police s’est effondré et n’a pas retenu ses larmes lors des plaidoiries de ses avocats ainsi que ses enfants et son épouse devenue dépressive suite à la mise en détention de son mari et de tous ses enfants, selon les avocats de la défense », selon El Moudjahid.
La même source a précisé que « la défense a plaidé non coupable pour ses clients. Les avocats ont relevé les vices de procédure lors de l’enquête préliminaire, notamment les investigations entamées par la section de recherches de la GN d’Alger ‘sans autorisation du Parquet et absence de plainte’ « .
Lundi, le Procureur de la République près le Tribunal de Sidi M’hamed a requis vingt (20) ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien DGSN, Abdelghani Hamel et de son fils Amiar.
Le Procureur de la République a requis également quinze (15) ans de prison ferme à l’encontre de ses autres enfants, Mourad, Chafik et Chahinaz et dix (10) ans de prison à l’encontre de son épouse, Annani Salima, assortis d’une amende de huit (8) millions de dinars chacun, outre la confiscation de leurs biens saisis et comptes bancaires.
Abdelghani Hamel est poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, principalement liées au « blanchiment d’argent, enrichissement illicite, trafic d’influence et obtention de fonciers par des moyens illégaux ».
Dans la même affaire dont le procès a débuté mercredi dernier, le Procureur de la République près le même Tribunal a requis des peines de 15 ans et de 12 ans de prison assortis d’une amende de 08 millions DA à l’encontre des Ex walis de Tipasa et de Tlemcen, respectivement Ghellaï Moussa et Zoubir Bensebane poursuivis également dans cette affaire, et requis dix (10) ans de prison assortis d’une amende de huit (8) millions de dinars à l’encontre des ex walis d’Oran Abdelghani Zaalane et Abdelmamlek Boudiaf.
Dans le même cadre, le Procureur de la République a requis une peine de dix (10) ans de prison assortis d’une amende d’un (01) million DA à l’encontre de l’ex-directeur général de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), Mohamed Rehaimia et l’ex directeur des domaines de la wilaya de Tipasa, Bouamrane Ali.
Le Procureur de la République près le Tribunal de Sidi M’hamed a requis également une peine de huit (08) ans de prison ferme à l’encontre de l’ex-directeur de la Régie foncière de la ville d’Alger, Maachi Fayçal, l’ancien directeur de l’Industrie par intérim de la wilaya d’Oran, Khaldoun Abderrahim, et l’ancien directeur des domaines de la wilaya d’Oran, Maalam Samir.
Une peine de huit (08) ans de prison a été requise à l’encontre du Chef du service technique à l’Agence foncière d’Alger, Hmirat Djelloul et Chenine Nacer, un cadre à la Direction des domaines à la wilaya d’Alger.
Le représentant du ministère public a requis une peine de 2 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un (1) million Da à l’encontre de l’accusé Bali Ali, un promoteur immobilier.
Concernant les personnes morales représentées par les sociétés poursuivies dans cette affaire, il a été requis à leur encontre une amende de 32 millions Da et la confiscation de tous leurs biens, outre l’interdiction d’exercer une activité économique pour une durée de 5 ans.
Lors de ce procès, l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a fait des déclarations en tant que témoin, a infirmé « avoir donné des instructions pour accorder des avantages aux fils de l’ancien DGSN », affirmant qu' »il a pris connaissance de l’affaire du foncier octroyé aux fils de Hamel à la wilaya de Tipasa dans un cadre sécuritaire lors d’un Conseil ministériel restreint ».
Il a souligné, en outre, avoir informé le ministre des Finances qui a chargé, à son tour, le directeur des domaines à Tipas en vue de prendre les mesures nécessaires.
Lors de la plaidoirie du représentant du Trésor public, ce dernier a fait savoir que les enquêtes révèlent qu’un total de 60 fonciers avaient été détournés par Hamel, dont 25 à Oran, 24 à Alger, 5 à Tlemcen, un (1) à Setif et un (1) autre à Ain Temouchent.
Le représentant du Trésor a appelé le tribunal à l’application « d’une peine coercitive » à l’encontre des accusés, dont une amende de 500 Millions da sur les biens, 500 millions Da à titre d’indemnité pour les sociétés et 100 millions Da en guise de réparation pour le préjudice subi avec confiscation des biens de tous les accusés.