Le cours du pétrole coté à Londres est tombé sous les 30 dollars mardi, pour la première fois depuis début 2016, lesté par un niveau d’offre surabondant et une demande en chute libre en raison de la pandémie de coronavirus.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 28,73 dollars, en baisse de 4,4%.A New York, le baril de WTI pour livraison en avril s’est, lui, établi à 26,95 dollars, en recul de 6,1%.
Lundi, le Brent et le WTI se sont respectivement effondrés de 11% et 9,5%, alors que la panique générale s’était emparée des marchés. Depuis le début de l’année, les prix pétroliers ont été divisés de plus de moitié. « Le brut est confronté au plus grand choc de la demande de son histoire avec l’arrêt du commerce mondial à cause de la pandémie, et dans le même temps l’Arabie saoudite et la Russie augmentent drastiquement leur offre dans le but de pousser d’autres producteurs à la faillite« , a estimé Matt Weller, de Gain Capital.
Malgré un léger rebond mardi en cours de séance asiatique, la combinaison d’une « augmentation massive » de l’offre de l’OPEP et d’un « effondrement complet » de la demande crée une forte pression à la baisse sur les prix, a expliqué Neil Wilson, de Markets.
Ryad et Moscou se sont lancés dans une guerre des prix après l’échec de leurs négociations début mars à Vienne à l’occasion du sommet de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés, qui visait initialement à baisser, ou au moins maintenir, le niveau de production actuel d’or noir. Dans le même temps, la demande diminue en raison des restrictions de plus en plus drastiques pour lutter contre le coronavirus.
Lundi, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) Fatih Birol et le secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo, ont exprimé leurs craintes d’impacts économiques et sociaux « majeurs » pour les pays producteurs de pétrole, en particulier les plus vulnérables.
Afp