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Chute des prix du pétrole : L’Algérie dans l’obligation de revoir ses prévisions budgétaires

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La chute drastique des prix du pétrole à moins de 34 dollars le baril complique sérieusement la situation de l’Algérie qui devra revoir ses prévisions budgétaires pour l’année encours, sachant que la loi de finances 2020 a été élaborée sur la base d’un baril à 50 dollars.

En effet, les cours de pétrole se sont effondrés ce lundi 9 mars 2020 en passant sous la barre des 34 dollars le baril de Brent.

Si cette chute des prix de l’or noir est la conséquence de la propagation à travers le monde de l’épidémie de coronavirus apparue en Chine en décembre 2019, contaminant plus de 100 000 personnes à travers 90 pays et freinant les perspectives de croissance de l’économie mondiale.

La baisse drastique des prix a été également accélérée par l’échec vendredi des pourparlers entre l’OPEP et NON-OPEP à leur tête la Russie sur la réduction de 1,5 millions de barils par jours de la production pour maintenir les prix du pétrole à niveau raisonnable notamment pour les pays producteurs de pétrole et dont les économies sont dépendantes de cette ressource.

L’Algérie a élaboré sa loi de finances 2020 sur la base d’un baril à 50 dollars

Ainsi, l’Algérie qui a élaboré sa loi de finances 2020 sur un baril à 50 dollars et un prix de marché à 60 dollars, devra revoir ses prévisions budgétaires. L’Algérie, dont l’économie dépend à 95% des rentes des hydrocarbures, verra ses ambitions de relance économique revues à la baisse.

La situation ne laisse pas beaucoup de marges de manœuvre au gouvernement. De ce fait, dans la nouvelle loi de finance complémentaire prévue l’été prochain, le gouvernement devrait sûrement prendre des mesures moins audacieuses envers les couches les plus défavorisées.

La chute des prix du pétrole va accélérer la fonte des réserves de changes

Avec l’effondrement des prix du pétrole, les réserves de changes de l’Algérie, situées actuellement à 62 milliards de Dollars selon les derniers chiffres communiqués début février par la Banque d’Algérie, devront fondre comme neige au soleil.

La raison, les autorités qui ne pourront pas compter sur les rentrées d’argent émanant des exportations des hydrocarbures, devront y recourir aux réserves de changes, qui, avec leur niveau actuel, ne pourront couvrir que quelques mois d’importation, sachant que l’Algérie importe annuellement pour plus de 40 milliards de Dollars.

Recours au financement extérieur ?

Si la baisse des prix dure, ce qui accélérera certainement la crise financière en Algérie qui fera face à la rareté des ressources financières, et faute de réformes adéquates, sachant que les nouveaux dirigeants n’ont pas le temps de réagir face à la situation de baisse des prix de pétrole et engager les réformes idoines en temps voulu, ils seront devant  deux choix pour pallier aux diverses dépenses et différents déficits budgétaires : Le recours au financement extérieur auprès des institutions financières ou l’activation à nouveau de la planche à billets?

Cette dernière ne sera certainement pas le choix que prendront les nouveaux gouvernants de l’Algérie, sachant que le financement non conventionnel avait montré ses limites et que ces mêmes nouveaux dirigeants n’ont pas caché leur volonté de recourir au financement extérieur pour des projets structurels.

A la mi-février, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait évoqué la possibilité de recourir à des financements extérieurs à long terme et à des conditions avantageuses pour financer les projets prévus dans le plan d’action du Gouvernement.

Djerad : Il est possible de recourir à des financements extérieurs qui « ne touchent pas à la souveraineté » du pays.

Interrogé par la presse sur la nature des ressources financières auxquelles compte recourir le Gouvernement pour financer son plan d’action, adopté par l’APN, M. Djerad avait avancé qu’il était possible de recourir à des financements extérieurs qui « ne touchent pas à la souveraineté » du pays.

« Nous allons aller vers l’argent qui existe un peu partout dans le monde sans toucher à notre souveraineté », avait-il dit à des journalistes.

Djerad avait cité comme exemple les financements de la Banque africaine de développement (BAD) et des Fonds arabes d’investissements qui, souligne-t-il, « donnent des prêts à très longs termes et avec des taux d’intérêts très faibles, qui ne touchent pas à notre souveraineté et ne remettent pas en cause les fondements de notre politique économique ».

Pour rappel, en 2017, sous l’ère de l’ex-président déchu, Abdelaziz Bouteflika, et sous la houlette de l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia condamné à 15 ans de prison pour corruption, le financement non conventionnel a été activé suite à l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit. De fin 2017 à avril 2019, 6550 milliards de Dinars ont été créés dans le cadre de la planche à billets, qui a été supprimée en mai dernier.

Il faut rappeler également que dans les années 1990, sous la houlette du même Ouyahia, l’Algérie était allée à l’endettement extérieur auprès du Fonds Monétaire international (FMI).

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