Les chaînes de télévision privées activant en Algérie sont « étrangères » et « perçoivent illégalement de la publicité », a déclaré jeudi Mehdi Benaissa, producteur et consultant médias.
S’exprimant ce matin dans l’émission « L’Invité de la Rédaction » de la radio Chaîne III au cours de laquelle a été évoqué le désordre créé par les chaînes de télévision privées « offshore », Mehdi Benaissa, producteur et consultant médias, a souligné : « Nous sommes dans une situation pire que celle d’avant 2011, l’année de naissance de ces chaînes, et de leurs mauvaises pratiques, des habitudes qu’elles ont générés et des flux monétaires et des marchés qu’elles ont constitués », a estimé d’emblée Mehdi Benaissa.
Pour lui, « ces chaines de télévision sont étrangères, mais elles sont autorisées à percevoir la publicité de façon tout à fait illégale », ajoutant que l’une des plus grandes victimes de ce « grand n’importe quoi », c’est le « service public » et la « télévision publique ». L’ENTV, a-t-il noté, est pour l’instant la seule chaîne légale.
A la question de savoir « comment mettre de l’ordre dans ce désordre ? », M. Benaissa a préconisé de mettre un terme au vide juridique et constituer un « terreau législatif » puissant et fort, qui doit refléter, selon lui, la vision que la société attend de ces télévisions. « C’est cette connexion qui doit se faire et qui n’est pas encore opéré », a-t-il dit.
A une autre question « Faut-il revoir le code de l’information ? », Mehdi Benaissa a estimé qu’il faut d’abord commencer par revoir le fonctionnement actuel des télévisions.
« Ce n’est qu’une fois qu’on aura fait ce premier travail qui est de constituer les lois sur lesquelles tout le monde sera d’accord : les autorités, la société civile et la profession, que l’ARAV (l’autorité de régulation du secteur audiovisuel) pourra faire son travail de gendarme, car argumente-t-il, « il n’y a pas de gendarme sans un code de la route ».
Donc, pour mettre un terme à ce « grand n’importe quoi », M. Benaissa a suggéré de mettre en place rapidement un « cahier des charges », pour instaurer de « nouvelles règles ».
« Ça sera le point zéro de l’ouverture audiovisuelle et médiatique de ce pays, ce qui aurait dû être le cas depuis 2011 », a-t-il conclu.