Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Aïssa Bekkai, a indiqué, dimanche à Alger, que quatre domaines économiques avaient été identifiés pour la mise en place de la stratégie nationale de promotion des exportations hors hydrocarbures, rapporte l’agence officielle.
Invité du Forum d’El-Moudjahid, M. Bekkai a précisé que les secteurs identifiés pour la promotion des exportations hors hydrocarbures sont les industries agroalimentaires, les produits pharmaceutiques, les Technologies de l’information et de la communication développées par les startups et les pièces détachées.
L’essor du commerce extérieur passe impérativement par l’investissement productif, a-t-il dit, mettant en avant la nécessité d’encourager l’investissement et de développer l’agriculture et les startups tournées vers les nouvelles technologies pour modifier la donne de la balance commerciale actuelle qui fait ressortir la dépendance quasi exclusive de l’économie nationale aux hydrocarbures.
Le ministre délégué a, dans ce contexte, rappelé la mesure prévue dans la loi de finances 2020 et relative à la règle d’investissement 49/51 pour les secteurs non stratégiques, qui est de nature à impulser l’investissement en Algérie, a-t-il estimé.
De plus, le ministère prendra en charge les préoccupations des véritables exportateurs, notamment s’agissant du financement, de la logistique, de la réduction des frais de transport et du renforcement des moyens de promotion du produit national.
Dans ce cadre, les services du ministère du Commerce comptent organiser, courant mars, une rencontre avec les exportateurs pour ouvrir un dialogue direct avec eux.
Le ministre du Commerce, Kamel Rezig avait fait état auparavant de plus de 8000 opérations d’exportation en 2019 effectuées par 400 opérateurs, ajoutant que la tutelle prévoit l’ouverture d’un débat direct avec ces derniers en vue de prendre en charge leurs préoccupations.
Impératif de règlementer l’activité d’importation
Revenant au problème de surfacturation, M. Bekaï a indiqué que le groupe de travail en charge de l’atelier y afférent a analysé ce fléau et a déterminé ses causes et son ampleur en coordination avec les services des Douanes.
Et d’ajouter: « Avec l’ouverture sur l’importation durant les années précédentes, l’Algérie est devenue la destination d’une multitude de produits », sachant que l’activité d’importation était anarchique et c’est souvent un même importateur qui ramenait une variété de produits (absence de spécialisation), d’où la nécessité de définir « un domaine d’activité bien précis » pour chaque importateur.
Parmi les solutions proposées pour faire face à la surfacturation, le ministre a cité l’impératif de règlementer l’activité d’importation, arguant « on n’est pas contre l’importation en tant qu’activité, mais c’est un domaine qu’il faut règlementer pour plus de professionnalisme ».
S’agissant de la protection du produit national, le ministre délégué a souligné que le rétablissement de la taxe supplémentaire provisoire préventive pour certains produits importés comptait parmi les mécanismes à adopter.
Quant à la définition de la liste des produits concernés par cette taxe, M. Bekkaï a indiqué que « l’Algérie veillera à protéger sa production et ses intérêts, dans le respect de ses engagements au titre des accords commerciaux ».
Accords d’association : « le rôle du ministère se limite à l’évaluation »
Concernant l’évaluation des accords commerciaux internationaux conclus par l’Algérie avec ses partenaires économiques, à l’instar de l’accord d’Association avec l’Union européenne (UE) et la Zone arabe de libre-échange (ZALE), l’accord préférentiel avec la Tunisie et la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en cours de concrétisation, M. Bekkaï a souligné que « le rôle du ministère se limite à l’évaluation », rappelant que des recommandations ont été adoptées lors des ateliers organisés dans le cadre de la rencontre nationale d’évaluation de ces accords, qui seront soumises aux autorités publiques pour examen ».
Des mesures pour mettre fin au marché parallèle
Répondant à une question sur la lutte contre le marché parallèle, M. Bekkai a dit que les chiffres sur le marché parallèle étaient discordants, ajoutant que le ministère du commerce prendra plusieurs mesures pour mettre fin à ce phénomène.
Dans ce contexte, M. Bekkai a indiqué que le ministère avait procédé au développement et au suivi de l’activité de la grande distribution des produits et à l’exploitation des marchés couverts, au nombre de 500 marchés, pour tenter de résorber et d’attirer les commerçants activant dans le marché parallèle.
« Dans le cadre du plan quinquennal adopté par les précédents gouvernements pour la période 2010-2014, 22 Milliards de DA ont été consacrés à la réalisation de 1.072 marchés de proximité, tandis que 200 marchés seulement ont été exploités jusqu’à ce jour », a affirmé le ministre, précisant que le secteur œuvre à exploiter les marchés qui sont toujours fermés.