Les actionnaires de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) seront invités en mai à donner à la banque le feu vert pour une expansion en Afrique subsaharienne et en Algérie, rapporte l’agence britannique Reuters citant le président de cette banque, Suma Chakrabarti.
Créée en 1991 pour aider les anciens pays communistes d’Europe de l’Est à passer aux économies de marché, la banque souhaite également « s’étendre en Algérie si le nouveau gouvernement demande à rejoindre l’institution », précise la même source.
La BERD pourrait jouer un rôle dans l’aide à l’Algérie, notamment en réduisant « le rôle de l’État dans l’économie » et en « le diversifiant loin de la dépendance à l’égard des revenus du pétrole et du gaz », a expliqué Chakrabarti à Reuters.
« L’Algérie doit envoyer une lettre de candidature », a déclaré Chakrabarti. « Voyons si le nouveau gouvernement veut s’engager avec le secteur international », a-t-il dit.
Avec la Libye, l’Algérie est l’un des rares coins du monde arabe où la banque n’a pas étendu ses opérations à la suite d’une vague de troubles civils à partir de 2011.
Détenue majoritairement par les principales puissances économiques du G7, la BERD a élargi sa portée géographique ces dernières années à 37 pays, dont l’Égypte, la Tunisie et le Maroc en Afrique.
Selon Reuters, la banque de développement basée à Londres (Royaume-Uni) a nourri ces dernières années des ambitions pour étendre son empreinte en Afrique subsaharienne, mais a rencontré la résistance de certains de ses principaux actionnaires.
« En tant que direction, nous pensons qu’il existe des arguments en faveur d’une expansion limitée et incrémentielle en Afrique subsaharienne et nous allons soumettre cette affaire à nos actionnaires », a expliqué Suma Chakrabarti à Reuters. « Nous n’avons pas décidé des pays. Nous avons examiné les types de pays. La première chose à décider est de savoir s’il y a lieu de se développer », a-t-il ajouté.
Le mandat de Chakrabarti en tant que président prend fin en juillet après que les 69 pays actionnaires, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Japon, auront voté en mai la stratégie de la BERD pour la période 2021-25 et un nouveau président.
Selon Chakrabarti, la banque, qui a investi un record de 10 milliards d’euros dans toutes ses régions en 2019 et visait à investir un montant similaire en 2020, disposait d’un capital suffisant de 30 milliards d’euros pour financer tout plan d’expansion.
Ailleurs au Moyen-Orient, la BERD fournit également des financements au Liban, aux prises avec une grave crise économique et financière qui étouffe les approvisionnements en devises nécessaires pour payer les importations.
Depuis le début de ses opérations au Liban il y a deux ans, la BERD a signé six accords de programme de crédit commercial avec six banques locales afin de fournir 220 millions de dollars pour aider à financer l’importation de produits essentiels.