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La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), a passé en revue la situation des droits humains en Algérie pour l’année 2019.
Une déclaration signée par le vice-président de la LADDH Said Salhi a été diffusée sur la page Facebook de la Ligue, à travers laquelle elle a dressé tableau noir et un rapport alarmant sur la restriction des droits et les libertés.
Voici le texte de la déclaration :
« En cette journée anniversaire de la protection des défenseurs des droits de l’Homme (DDH) et à la veille de la célébration du 71eme anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) adoptée à l’ONU le 10 décembre 1948, qui coïncide avec la journée mondiale des droits de l’Homme, la LADDH s’apprête à célébrer cette journée phare dans notre pays, dans un contexte particulier, en plein mouvement du changement, le HIRAK pacifique et démocratique qui a mis la question des droits humains au centre de son combat. »
Le Hirak populaire et pacifique qui entame le dixième mois avec détermination sans faille, pour le changement et la construction de l’état de droits, résiste encore a toutes les tentations répressives du gouvernement, ni les restrictions des libertés, ni l’harcèlement des activistes et les arrestations arbitraires n’ont pu venir a bout de ce grand espoir et cette quête profonde du peuple Algérien pour le changement.
À l’occasion de cette célébration la LADDH organise son forum des droits Humains qui est à sa 8eme édition, une opportunité de mettre la lumière sur la situation des droits humains dans notre pays, dresser un bilan annuel et mettre en reliefs les défis et les avancés.
Quel bilan pour l’année 2019, on ne peut faire qu’un bilan exhaustif, qui est loin de répondre a toute la réalité, vu les contraintes et les difficultés de documenter tous les cas, nous allons faire un focus et citer les cas plus en vue:
Droits civils et politiques
Libertés publiques : Nous avons noté depuis le mois de février les différents dispositifs policiers mis a Alger et aux entrées pour empêcher les citoyen-ne-s d’accéder à la capitale et de participer aux marches pacifiques de mardi et de mercredi, certaines de ces marches ont été même violemment réprimées, notamment celles des étudiants, nous avons même noté le décès d’un manifestants Yettou et Benkhedda.
Plusieurs réunions publiques ont été non autorisées ou carrément interdites, de la société civile et des partis politiques, notamment du PAD, des rassemblements pacifiques ont été empêchés et dispersés, des arrestations sont opérés avant et après les marches, nous avons enregistré près de 1000 interpellations, la majorité sont relâchés en fin de journées après avoir été entendus sur PV.
Nous avons enregistré prés de 200 mandats de dépôt, détenus d’opinion et politique, qui se retrouve dans la majorité a la prison d’El Harrach.
Plusieurs Hommes politiques sont arrêtés pour leurs opinions : Louisa Hanoune secrétaire du PT , Karim Tabbou secrétaire de L’UDS, ont font partie.
L’association RAJ fait l’objet d’une campagne d’arrestation qui a ciblée tous ses responsables et militants, dont son président Fersaoui Abdelouahab.
D‘autres organisations subissent les contraintes de l’administration, la dernière en date le syndicat SNAPAP qui a vu son bureau scellé.
Des militants.es de la société civile, des défenseurs des droits de l’Homme dont des membres de la LADDH sont interpellés, d’autres mis sous mandat de dépôt sous des chefs d’inculpations vagues « atteinte à l’unité nationale, atteinte à la morale de l’armée, incitation a attroupement… Et dernièrement obstruction et perturbation des élections).
Indépendance de a justice et procès équitable
Des centaines de procès ont eu lieu a travers les juridictions nationales, plusieurs manquements aux normes de procès équitable ont été signalés. le recours abusif à la détention provisoire qui devait être l’exception, particulièrement par le tribunal de Sidi M’Hamed à été déjà dénoncé par la LADDH et plusieurs organisations et les avocats . les affaires en lien avec les porteurs de l’emblème Amazigh ont marqués la chronique, tout les tribunaux ont prononcés l’acquittement des prévenus a l’exception du tribunal de Sidi M’Hamed à Alger qui prononce une peine d’un an assortie de 06 mois de prison ferme. Ce tribunal a défrayé la chronique au point qu’il est qualifié de tribunal d’exception.
À l’occasion de la grève des magistrats, la question de l’indépendance de la justice et des magistrats a été largement soulevée et revendiquée comme une demande centrale par l’opinion nationale et le HIRAK.
Intégrité physique et torture
La LADDH a noté quelques cas de violences et brutalités à l’encontre des prévenus lors de leurs interpellations et garde à vue, la cas de l’activiste du Hirak Laalami Chamsedine dit Brahim est édifiant.
Liberté de culte : la LADDH a enregistré a Béjaïa, Tizi-Ouzou et à Oran plusieurs cas de fermeture des églises de chrétiens protestants, affiliées à l’association nationale EPA
Sur le volet de la liberté d’expression : nous avons noté la fermeture des espaces médiatiques et tout le travail de désinformation exercé par la majorité des médias public et privés, nous avons aussi enregistré les cas du harcèlement exercé contre les journalistes, de la radio chaîne 3, les 21 journalistes du journal le temps sans aucun respect à la clause de conscience , beaucoup de blogueurs et activistes sur les réseaux sociaux sont poursuivis juste pour de simples commentaires.
Les activistes du Hirak subissent des attaques sur les réseaux sociaux, leurs comptes, site sont systématiquement ciblés.
La LADDH, en tant que matrice active de la dynamique de la société civile, s’est positionnée dès le 22 février, au côté de ce mouvement, en faveur de ses revendications légitimes.
En tant qu’organisation autonome de défense des droits de l’Homme, elle n’a ménagé aucun effort pour rappeler le droit, dénoncer les violations des droits humains, défendre au côté des avocats, les victimes de l’arbitraire, alerter et interpeller le gouvernement, notamment le pouvoir réel sur les enjeux et dangers qui peuvent en découler de ses options.
La LADDH, a participé à toutes les initiatives de la société civile, au côté d’autres acteurs pour rapprocher les opinions en vue d’aller vers une solution politique consensuelle, vers une transition démocratique, pacifique et négociée, seule option a même de sauvegarder la cohésion du peuple, de la nation, la paix et la stabilité dans le pays.
« Cette élection massivement rejetée par le peuple Algérien »
La LADDH a alerté sur le coup de force du système opéré dès le mois de juillet contre la volonté générale, contre les attentes du peuple algérien, les élections présidentielles imposées comme seule option suscitent beaucoup d’inquiétudes, c’est pour cette raison que la LADDH a plaidé pour leurs annulation et l’ouverture d’un dialogue sincère et ouvert en vue d’une solution politique à la hauteur des espoirs suscités et aspirations attendues.
À quelques jours de la date des élections présidentielles prévues pour le 12 décembre, le pouvoir semble décidé à maintenir son coup de force, au risque de se dresser face au peuple, qui heureusement, reste pacifique et s’accroche encore à ce choix.
Cette élection massivement rejetée par le peuple Algérien, dans toutes les wilayas du pays à la 42ème marche, est loin d’être la solution, elle va encore approfondir le fossé et prolonger la crise.
Elle ne sera pas celle du peuple, de sa majorité et ne réglera en rien la question de la souveraineté et de la légitimé des institutions.
La LADDH appelle à la veille de cet événement, le peuple Algérien à demeurer dans la strict voie pacifique, a rester vigilant, uni et solidaire et à ne pas faire de la journée du 12 décembre une finalité, car il s’agit en fait, d’un vrai processus révolutionnaire qui recommande beaucoup de patience, de convictions et d’endurance.
La LADDH appelle le gouvernement a respecter la volonté du peuple et lui garantir l’exercice de ses droits politiques et civiques, notamment en matière des libertés publiques et démocratiques, de manifestations pacifiques, d’expression, de réunion et d’organisation.
Elle appelle le pouvoir a l’arrêt de la répression, a l’ouverture du champs politique et médiatique et à la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et politique.
Aucune répression ou violence ne pourras être justifié face au peuple pacifique et patriotique qui l’a démontré le long des 10 mois maintenant. »
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