Le programme d’importation de médicaments pour l’année 2020 concernera 1300 produits, sur un total de 2300 produits pharmaceutiques, a révélé, ce mardi à Alger, Dr Soumeya Yahiaoui, directrice générale de la Pharmacie au ministère de la Santé, lors d’une rencontre nationale d’évaluation du secteur tenue au siège du ministère en présence des 48 directeurs de la Santé et de la Population (DSP).
Citée par l’agence officielle, elle a précisé que ces importations sont déterminées par « les besoins » exprimés par les différentes structures de santé publiques.
La même responsable a expliqué que ce programme concerne, outre les médicaments (princeps, génériques et quotas), les dispositifs médicaux ainsi que les réactifs.
Elle a tenu à assurer, à ce propos, que la non disponibilité constatée pour certains médicaments n’est pas liée à une quelconque « rupture » mais à une « insuffisance de stocks » due au « non-respect par certains importateurs de l’obligation d’un stock de sécurité ».
Les dettes des structures publiques de santé dépassent les 80 milliards de DA
Les dettes des structures publiques de santé, dont des hôpitaux, se sont élevées, à fin 2019, à 83 milliards de DA, a fait savoir de son côté le Directeur des finances et des moyens au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Addelhakim Belaid.
« Sur ce montant, 61 milliards de DA concernent les dépenses en médicaments et autres produits pharmaceutiques et un rapport détaillé qui a été soumis au ministre de la Santé, ainsi qu’aux autorités concernées afin d’apurer cette situation », a déclaré M. Belaid à la presse en marge de la mêle rencontre.
« Une enveloppe financière a été expressément dégagée, dans le cadre du budget de 2020, afin de permettre aux responsables des établissements publics de santé de payer les dettes contractées auprès des fournisseurs », a-t-il affirmé, ajoutant que cette mesure est « ordinaire et se fait chaque année ».
Mauvaise gestion dans le secteur de la santé: Miraoui annonce des « mesures administratives
Pour sa part, le ministre de la santé, Mohamed Miraoui a annoncé, lors d’un point de presse animé en marge de cette rencontre, des « mesures administratives » seront prises, fin d’année en cours, à l’encontre des responsables concernés par la mauvaise gestion dans le secteur de la santé.
Le ministre a soutenu que ces « mesures administratives peuvent prendre la forme d’une mise de fin de fonctions, d’une suspension d’activités ou de toute autre disposition prévue par la loi », notant que ce type de rencontres vise précisément à situer les raisons précises des manquements, lesquelles peuvent être dues à des « facteurs exogènes et non pas à une mauvaise gestion ».
Tout en assurant que « certaines mesures ont déjà été prises » à l’issue de la précédente réunion d’évaluation, tenue en septembre dernier, il a insisté sur le caractère « humain » des fonctions exercées dans le secteur, avant de rappeler la dotation de celui-ci en 36 nouvelles structures en 2019. A ce propos, il a reconnu « l’absence de stratégie » s’agissant de l’adaptation de la formation aux projets de réalisation des établissements de santé.
Interpellé, par ailleurs, sur la problématique des équipements en état de panne, le ministre a rétorqué par dire que ce dossier ne relève pas uniquement du secteur de la Santé, faisant remarquer que le service public » se doit de prendre en charge les malades » qui s’y présentent. Cela, a-t-il noté, même si « le secteur privé est complémentaire du public ».
Lors de son allocution devant les DSP et cadres centraux du ministère, Mohamed Miraoui a particulièrement insisté sur la nécessité d' »améliorer l’accueil dans les services d’urgence », relevant des établissements publics, ces derniers étant « la vitrine » du secteur.
Ceci, en plus de la « présence effective » des équipes médicales, de « l’utilisation permanente » des moyens de diagnostic et de dépistage, du « respect » des horaires de travail, de la « sécurisation » des personnels, notamment dans les services d’urgence ainsi que la « rationalisation » des dépenses et d’utilisation des moyens disponibles.
Le premier responsable du secteur de la santé a, en outre, recommandé d’accélérer la mise en service » des établissements de santé et des équipements nouvellement réceptionnés ainsi que le recours à la maintenance du matériel en usage.
Sur le plan socio-professionnel des personnels de la santé, M. Miraoui a préconisé la « régularisation » de l’ensemble des situations en suspens, en même temps que la « promotion du dialogue » avec les différents partenaires sociaux et ce, afin de « prévenir les conflits », avant d’appeler, par ailleurs, à « la mise en œuvre » des différents plans de sensibilisation contre les maladies et autres risques sur la santé.
Abordant le volet lié au médicament, il a notamment plaidé pour « le respect des bonnes pratiques » s’agissant de la gestion des produits pharmaceutiques ainsi que sur le plan des prescriptions et d’usage de ces derniers.