Afin d’éviter les erreurs du passé, l’administration ne doit favoriser aucun des cinq candidats, ce qui nuirait tant à la crédibilité nationale et internationale du pays. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmamne Mebtoul.
L’objectif, selon lui, étant d’avoir un gouvernement et un président légitime, qui ne sera qu’un début de la solution à la crise politique et économique que vit le pays.
Pour lui, toute déstabilisation de l’Algérie aurait une répercussion interne et également sur toute la région méditerranéenne et africaine, supposant de profondes réformes institutionnelles et micro-économiques fondées sur un partenariat gagnant gagnant.
« L’Armée ne soutient personne pour l’élection présidentielle du 12 décembre prochain et seul le peuple plébiscitera le prochain Président à travers les urnes », indique Mebtoul et poursuit : « C’est que l’Algérie à travers ses différentes composantes sociales ne sera plus jamais comme avant quelque soit le président qui devra tenir compte des revendications légitimes d’El Hirak. Il y aura une Algérie avant le 22 février et une Algérie après le 22 février, et fait rare dans l’histoire des manifestations d’El Hirak, le pacifisme qui a fait l’admiration du monde. Malgré quelques turbulences il n’y a pas eu de morts. »
« Nous devons aller vers un climat apaisé du fait des importants défis économiques, sociales et géostratégiques qui attendent l’Algérie. Regardons ces manifestations réprimées par la force récemment en Irak où les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants et dans bon nombre d’autres pays où la répression a été féroce avec des dizaines de milliers d’emprisonnement. »
Concernant l’ingérence étrangère, Mebtoul considère que celle-ci n’est possible que s’il y a divorce entre le régime en place et sa population et s’il y a absence de communications objectives crédibles, vivant dans un monde nouveau avec la révolution du système des télécommunications.
« La gestion d’un pays doit reposer sur une planification stratégique et non sur des mesures conjoncturelles jouant sur les hypothèses de recettes/dépenses », précise-t-il.
En résumé, le professeur suggère d’éviter les déclarations « incendiaires irresponsables comme cela a été le cas de l’actuel ministre de l’intérieur ». « Le futur président de la république, et son gouvernement qui auront la légitimité populaire, sont les seuls habilités à mettre en place les réformes souvent différées qui seront douloureuses pour arrimer l’Algérie au nouveau monde », estime le professeur
Pour lui, afin de dépasser l’entropie actuelle, il faut que l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 se tienne dans une totale transparence.