C’est devant une plénière presque vide qu’a débuté ce matin le débat sur le projet de loi sur les hydrocarbures à l’Assemblée nationale populaire (APN).
La présentation du projet de loi par le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a été marquée par des protestations de la part de députés indépendants, qui ont levé des pancartes dans la plénière pour le dénoncer.
Braham Benaji et Zina Ikhlef ont brandi des pancartes par lesquelles ils ont accusé les législateurs de cette loi de « vendre le pays ».
Rejoints par d’autres parlementaires indépendants, Belkacem Benbelkacem et Benkhelaf Lakhdar, du parti El Adala (FJD), une protestation s’est ainsi organisée dans le hall de l’assemblée.
Pour eux, le projet de loi sur les hydrocarbures est soumis dans des circonstances douteuses, « à quelques semaines du scrutin présidentiel hypothétique sur lequel mise fortement les tenants du pouvoir contre la volonté populaire ». La promulgation de cette loi est ainsi perçue comme une décision qui vise à obtenir des garanties ou des contreparties politiques. Dans un communiqué, ils ont indiqué que « nul ne peut convaincre le citoyen qu’il ne s’agit pas de bradage de nos ressources et d’une atteinte à la souveraineté nationale ».
Pour Youcef Bekkouche, du Front El Moustakbal, « il n’est pas normal qu’aujourd’hui l’Algérie supplie les entreprises étrangères pour venir investir dans les hydrocarbures ». Selon lui, c’est dommage que le pays compte encore sur les hydrocarbures en 2019. « Sont heureux les martyrs qui n’assistent pas à cette situation » a-t-il ajouté.
À l’extérieur de l’Assemblée, un fort dispositif sécuritaire est par ailleurs déployé sur le boulevard Zighoud Youcef et les rues environnantes.