Le président de Renault Trucks, Bruno Blin, s’est déplacé en Algérie pour défendre l’usine d’assemblage de camions « Renault Trucks Algérie » inaugurée en mars dernier à Blida.
« C’est une vraie usine d’assemblage non pas une usine qui fixe des roues », a déclaré Bruno Blin à un groupe de journalistes de la presse nationale rencontrés à Bordj El Kifane à l’est d’Alger, rapporte El Watan dans son édition de ce jeudi 31 octobre 2019.
Installé en Algérie depuis de nombreuses années, avant de décider de lancer une usine d’assemblage à Blida, inaugurée en mars dernier, Renault Truks a facturé, depuis juin 2019 à aujourd’hui, 450 camions.
Bruno Blin est venu voir de près ce qui s’y fait dans sa filiale en Algérie qui a produit depuis juin dernier 450 camions, et rencontrer des clients de plus en plus fidèles. Il a précisé que l’usine emploie environ 200 personnes avec 300 emplois indirects.
Estimant que « le marché algérien est très important » il a expliqué qu' »il était essentiel pour nous de pouvoir continuer à vendre des produits sur le marché algérien et, compte tenu de la réglementation locale, il nous a fallu installer une usine ». Renault Trucks est présent en Algérie plusieurs années, et avec l’arrêt des importations de véhicules, les constructeurs, pour continuer d’alimenter le marché algérien sont contraints de réaliser des usines de montage.
Bruno Blin a indiqué au sujet du taux d’intégration qu' »il faut bien se rendre compte que dans le camion, on est dans une industrie de haute technologie, et cela veut dire que pour pouvoir intégrer des composants locaux, il faut trouver des fournisseurs qui aient les capacités et le savoir-faire technique, qui puissent nous fabriquer des pièces qu’il va falloir valider avant de les mettre sur les camions », ajoutant qu' »il est absolument hors question, de prendre le moindre risque en termes de qualité sur les camions qu’on va mettre sur le marché algérien. »
Il a expliqué que « pour intégrer de nouveaux composants dans la fabrication d’un camion, c’est quelque chose qui prend du temps », précisant qu' »il y a de nombreuses validations à faire, il y a des essais à faire parce qu’on ne fait pas de compromis sur la qualité ».
Le président de Renault Trucks a reconnu que « pour l’instant, le niveau d’intégration est relativement faible », mais; a-t-il expliqué « le niveau d’intégration est déjà dans le fait d’assembler et d’avoir 200 personnes qui travaillent pour assembler les camions chaque jour ».
« Pour intégrer, il faut aussi, dit-il, des volumes, parce qu’on est dans une industrie où l’effet volume est important, pour pouvoir industrialiser de plus en plus la fabrication », a-t-il ajouté, en faisant savoir que « notre objectif est clairement d’aller plus loin dans l’intégration » et qu' »une équipe travaille déjà avec des bureaux d’études de manière très sérieuse sur l’intégration de composants locaux ».
« C’est important que l’Algérie comprenne que les investisseurs ont besoin de stabilité et visibilité »
« Si on peut attirer des fournisseurs automobiles européens ou des investisseurs locaux, pour pouvoir fabriquer des composants au bon niveau de prix et au bon niveau de qualité, bien sûr », a-t-il répondu à une question sur le développement de la sous-traitance locale tout en insistant sur les volumes. «C’est en attirant et en créant un tissu et un réseau de sous-traitants qu’on pourra mettre en place une industrie »,a -t-il estimé.
« Ce que je peux vous dire, c’est que ce n’est pas avec les volumes locaux qu’on arrivera à faire une usine de boîtes à vitesses », a-t-il dit qui explique que « les investissements sont extrêmement conséquents qu’on n’arrivera jamais à être compétitifs » et que « l’industrie, c’est très compliqué » a-t-il dit.
Selon lui, « c’est important que l’Algérie comprenne que les investisseurs ont besoin de stabilité et de visibilité » et que « les réglementations et la législation doivent être, aussi, stables dans le temps ». « Si on investit et que la réglementation change, vous comprenez bien que les industriels vont avoir un peu de difficultés. »