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Corruption : L’Algérie citée dans une affaire aux USA

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L’Algérie a été citée, mercredi, par le Département américain de la Justice dans une affaire de corruption impliquant des hommes politiques de plusieurs pays de l’Afrique et du Moyen-Orient, a annoncé le département US sur son site.

L’affaire concerne les ex-dirigeants d’Unaoil, une société de consulting basée à Monaco. Ces ex-responsables ont plaidé, selon la même source, coupable d’avoir versé plusieurs millions de Dollars à des responsables politiques de plusieurs pays à savoir « l’Algérie, l’Angola, l’Azerbaïdjan, la République démocratique du Congo, l’Iran, l’Irak, le Kazakhstan, la Libye et la Syrie », selon le département américain.

La même source a précisé que, Cyrus et Saman Ahsani, deux citoyens britanniques d’origine iranienne ont plaidé, le 25 mars dernier, coupable d' »avoir conspiré dans le but de faciliter les pots-de-vin au nom d’entreprises pays étrangers afin de sécuriser les contrats pétroliers et gaziers » dans plusieurs pays dont l’Algérie

« Entre 1999 et 2016, les Ahsanis ont conspiré avec d’autres, y compris de nombreuses entreprises et particuliers, pour verser des millions de dollars en pots-de-vin à des responsables gouvernementaux en Algérie, en Angola, en Azerbaïdjan, en République démocratique du Congo, en Iran, en Iraq, au Kazakhstan, en Libye, au Pakistan et en Syrie », a ajouté le département US.

En outre, a précisé la même source, « des documents judiciaires indiquent que Cyrus et Saman Ahsani ont blanchi le produit de leur stratagème de corruption afin de les promouvoir et de les dissimuler et de provoquer la destruction d’éléments de preuve afin de faire obstruction aux enquêtes aux États-Unis et ailleurs », ajoutant que le verdict sera rendu le 20 avril 2020.

Des milliards de dollars de contrats publics

« Les gouvernements de l’Australie, du Canada, de la France, de Guernesey, de l’Italie, de Monaco, des Pays-Bas, du Portugal, de la Suisse et du Royaume-Uni, ont fourni une assistance importante » dans ce dossier, a conclu le département US.

Pour rappel, l’affaire de la société Unaoil a été révélée en avril 2016 par deux journaux, l’australien The Age et la version américaine du Huffington Post, qui avaient mené une enquête conjointe sur la corruption dans le secteur des hydrocarbures. Les deux médias avaient affirmé « avoir consulté de nombreux mails et documents démontrant selon eux l’implication de l’entreprise dans une affaire de corruption systématique du secteur pétrolier à l’échelle mondiale, distribuant des millions de dollars en dessous de table pour le compte de très grandes entreprises du secteur. »

Les dirigeants de la société pétrolière monégasque sont impliqués dans ce qui est qualifié de « vaste affaire de corruption aux ramifications internationales ». Des milliards de dollars de contrats publics attribués après des millions de dollars de pots-de-vin.

Les deux médias avaient également cité des groupes britanniques, italiens, américains, allemand ou encore français et des responsables publics et fonctionnaires irakiens, libyens, iraniens ou encore émiratis impliqués dans cette affaire de corruption mondiale.
L’affaire Unaoil touche Sonatrach
Selon les révélations des deux médias, des dirigeants des géants sud-coréens Samsung et Huyndai ont payé des pots-de-vin de plusieurs millions de dollars pour obtenir des contrats en Algérie.
 
« Des hauts dirigeants de la compagnie étatique Sonatrach, ont perçu des commissions pour faciliter l’obtention du contrat de 600 millions de dollars pour rénover la raffinerie d’Arzew, accordé à Hyundai en 2008, ainsi que celui de la modernisation de la raffinerie de Skikda, accordé à Samsung en 2009 pour une valeur de 1,2 milliards de dollars », avaient indiqué l’enquête sans pour autant donner de noms.

Selon la même investigation, un haut responsable de la compagnie espagnole Tecnicas Reunidas, concurrent de Samsung et Huyndai sur ces projets, avait également touché « une commission de 2 millions de dollars » pour « convaincre son employeur de jouer au lièvre dans l’appel d’offres afin que ce dernier ne soit pas annulé par les autorités algériennes pour manque de soumissionnaires. »

The Age avait révélé par ailleurs les noms de deux Algériens payés pour « aider » Unaoil. « Omar Habour et Tewfik Guerbatou, ont reçu deux millions dollars en échange d’influence au sein de la compagnie malaisienne Petronas et d’autres entreprises asiatiques. En plus de la commission, les deux intermédiaires algériens ont reçu des paiements pour un tapis persan et une collection de bons vins », avait indiqué l’enquête. Omar Habour, réputé proche de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil, avait été  cité dans le scandale Eni/Saipem, connu sous le nom « Sonatrach 2 ».
Ces deux affaires touchant Sonatrach ont eu lieu durant la période où Chakib Khelil, ministre de l’Energie entre 1999 et 2010, actuellement à l’étranger et faisant objet, selon plusieurs sources concordantes, d’un mandat d’arrêt international émis fin août dernier par la Justice algérienne.
L’ancien ministre a été convoqué en avril dernier pour être auditionné dans le cadre du réexamen annoncé de l’affaire Sonatrach I et II. Mais, Chakib Khelil qui n’a pas répondu à la convocation émise par la cour suprême, a obligé la Justice à émettre un mandat d’arrêt contre l’ex-PDG de Sonatrach de 2001 à 2003.
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