Dans un entretien accordé au journal français Le Monde, l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi estime que le système ou une partie du système cherche le maintien du statu quo, alors que les Algériens n’en veulent pas selon lui. « Le peuple algérien n’est pas sorti et il ne sort pas dans la rue depuis huit mois pour avoir un système édulcoré ou la reproduction du même système sous d’autres formes. Les Algériens attendent une rupture. Ils veulent contrôler les richesses publiques, la décision politique, la souveraineté nationale, confisquées depuis 1962 par un groupe. »
Selon Rahabi, le système est toujours en place avec l’administration, la bureaucratie, les groupes d’intérêt, le gouvernement des “frères Bouteflika” les walis…. « Le peuple a gagné la rue et les cœurs, mais il n’est pas entré au cœur des institutions. Nous avons un peuple qui ne fait pas confiance et un gouvernement inaudible. Et cela fait huit mois que cela dure. C’est le temps qu’il a fallu à l’Espagne, au Portugal ou à la Corée du Sud pour organiser une transition… », a-t-il ajouté.
Sur les élections présidentielles, Rahabi estime qu’une élection avec un faible taux de participation va hypothéquer la future présidence. « J’ai peur qu’on mette en place les conditions d’une ingouvernabilité de l’Algérie », a-t-il dit.