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Le député RCD Yacine Aissiouane démissionne de l’APN

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Le député du RCD, Yacine Aissiouane, a annoncé, ce mercredi, sa démission de l’assemblée Populaire Nationale (APN).

« Pour ma part, j’ai décidé de reprendre ma liberté de citoyen en démissionnant de l’APN », a-t-il écrit dans un long texte posté sur sa page Facebook.

Yacine Aissiouane appelle les autre députés de son parti et ceux des autres partis de l’opposition de suivre son exemple.

« J’en appelle à la conscience de mes camarades de l’opposition démocratique pour faire de même et être au diapason des revendications de notre peuple », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : « Nous avions dit que nous allions au Parlement pour exploiter la fonction tribunitienne qu’il nous offrait. Aujourd’hui, nous pouvons estimer que la mission est accomplie. Y demeurer ne peut être assimilé qu’à une compromission. Si nous avons hésité à le faire par discipline militante et tant que la décision ne nous appartenait pas personnellement, nous n’avons cessé d’alerter sur la nécessité de quitter l’Assemblée au lendemain de nos dernières interventions qui ont marqué l’opinion au déclenchement de la révolution. »

« Pour accélérer l’effondrement de cet artifice institutionnel sur lequel s’appuient les spoliateurs du destin algérien, la démission des parlementaires dignes est plus que nécessaire », a estimé Yacine Aissiouane.

Car, a-t-il poursuivi, « ceux qui sont à l’origine de l’impasse ne peuvent incarner la solution. »

« La solution ne peut pas venir du cadre institutionnel actuel. Sans légitimité constitutionnelle ni populaire, les institutions existantes sont dépassées par les évènements. Il faut opérer une véritable remise à plat de toute la sphère politique algérienne », a-t-il ajouté. « La mise à la retraite de Gaid Salah telle que prévue par la loi, le départ du chef de l’Etat et du gouvernement Bedoui ainsi que la dissolution de l’APN et du Conseil de la Nation font l’unanimité chez nos concitoyens », a-t-il écrit.

Rappelant les réalisations du Hirak en cours depuis le 22 février 2019, notamment, l’avortement du 5e mandat, la démission du président Abdelaziz Bouteflika et l’emprisonnement de plusieurs responsables corrompus, Yacine Aissiouane a indiqué » le peuple déterminé à mettre fin à l’ordre ancien qui a plombé le destin algérien a pris de court le système qui, pendant longtemps, s’est laissé persuader par l’illusion de pouvoir maîtriser la rue.

Le jeune député a estimé que, l’agenda du pouvoir consistant en l’organisation d’une élection présidentielle le 12 décembre prochain, est rejeté par le peuple lors des des dernières manifestations hebdomadaires.

Pour lui, « il est temps d’envisager d’autres formes d’actions pacifiques pour avoir raison du système qui a ruiné le pays et faire aboutir notre révolution. Les grèves cycliques d’une à deux journées qui toucheront l’ensemble des secteurs, le non payement d’impôts, l’insoumission à la justice aux ordres du chef de l’armée…sont autant d’actions auxquelles il faudrait réfléchir rapidement. C’est la désobéissance civile pacifique scandée par le peuple dans les différentes manifestations à travers le territoire national qu’il s’agit de mettre en perspective dans les plus brefs délais. Le temps nous est compté. »

Pour une transition démocratique en-dehors du système en place

« La révolution actuelle est l’œuvre du peuple. Aucune structure politique, aucune organisation, aucune association ou collectif ne peut revendiquer sa paternité. Elle est le fruit de l’audace et du génie Algériens. C’est une révolution citoyenne porteuse d’espoir. Elle s’accomplira par une transition démocratique en-dehors et contre le système en place. Les Algériennes et les Algériens veulent un nouvel ordre qu’ils façonneront eux-mêmes. Ils veulent un paysage politique nouveau où le citoyen, au centre de toute décision et action, sera le moteur du progrès. Ni les menaces de Gaid Salah ni la répression ni les interpellations arbitraires dont sont victimes bon nombre de nos camarades militants ne peuvent arrêter la marche de l’histoire », a-t-il ajouté.

« Maintenant que les statuts du parti sont violés par le premier responsable qui est sensé veiller à leur application, que des suspensions arbitraires, sans aucun motif, sont prononcées à l’encontre du plus jeune maire RCD de la wilaya de Tizi ouzou, Ahmed Haddadi et des cadres du parti, qu’il manœuvre pour lever la couverture politique au maire de Bouzeguene qui a courageusement rejeté les élections du 12 décembre 2019 à travers un courrier officiel signifié aux juges, il est temps de mettre un terme à cette situation. La discipline et la responsabilité ont des limites », a-t-il accusé par ailleurs.

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