Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), a accusé, mardi, la justice de vouloir gagner du temps, en ce qui concerne le jugement des détenus du Hirak, particulièrement, ceux arrêtés lors de marches contre le système à Alger et placés en détention provisoire à la prison d’El Harrach.
Dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook, le CNLD explique comment « la justice tente de gagner du temps. »
Selon le CNLD « le tribunal de Sidi M’hamed et le tribunal de Bab El Oued informent les avocats de la défense des détenus, via des SMS, la veille, de la comparution de deux détenus devant le juge d’instruction dans le fond. »
« Il s’agit d’un plan bien étudié et bien organisé par la justice aux ordres qui n’a qu’un seul but: faire décourager les avocats qui doivent se déplacer quotidiennement pour assister aux auditions des détenus pris en otages et briser le moral des détenus et leurs familles », accuse le CNLD.
La même source fait remarquer que « les avocats de la défense des détenus, pour rappel qui n’ont pas pris de congé cet été, se demandent que cache cette fois ci la justice soumise et évidemment ces juges qui ont pris leur congé du 15 juillet jusqu’au 15 septembre. Ce qui a causé un retard énorme et une lenteur dans le traitement des dossiers. »
« Que cache réellement ces auditions (comparution dans le fond) devant le juge d’instruction du tribunal -notamment celui de Sidi M’hamed- alors que le monde entier sait qu’il s’agit de détentions arbitraires et d’accusations infondées ? », s’interroge le CNLD, ajoutant que « ces juges d’Alger, qui ont mis sous mandat de dépôt une cinquantaine de citoyens Algériens, sont en train de gagner du temps en attendant de recevoir des ordres d’en haut pour prendre des décisions. »
« Les lois de la République Algérienne sont elles différentes entre Annaba, Chlef, Mostaganem, Oran, Batna et la justice d’Alger qui est toute proche des cercles de décisions ? Pourtant les faits et les accusations sont les mêmes un peu partout dans toutes les wilayas! Qu’attendent ces juges pour programmer le procès de tous ces détenus dont nombreux sont à leur 95ème jour de détention provisoire ? Pourquoi un des juges d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed a ordonné une commission rogatoire (enquête sociale) sur sept (07) détenus résidents hors wilayas d’Alger ? N’est il pas un autre moyen pour gagner du temps afin de prolonger la durée de détention provisoire limitée à quatre (04) mois préalablement ? », s’interroge encore le CNLD.
Le comité pour la libération des détenus affirme que « les avocats de la défense des détenus et tous les membres et collectifs du CNLD qui se sont inscrits dans l’objectif de la libération de tous les détenus d’opinion restent déterminés à continuer ce combat. »
Tout en saluant « la mobilisation citoyenne à travers tout le territoire national pour exiger la libération de ces otages et informe l’opinion publique que les détenus d’opinion ainsi que leurs familles ont besoin de notre solidarité tous sans aucune exception », le CNLD affirme que « les avocats de la défense des détenus, mobilisés et engagés depuis le début de la révolution à défendre bénévolement tous les détenus d’opinion, continuent leur noble mission et s’organisent en groupes à répartir les tâches. »
« Une conférence de presse du CNLD avec le collectif des familles des détenus, animée par des avocats de la défense, aura lieu prochainement pour mettre la lumière sur plusieurs questions », conclut la même source.
Le CNLD informe par ailleurs que, trois détenus du Hirak comparaîtront ce mercredi devant le tribunal de Sidi Mhamed à Alger. Il s’agit de Khebani Abdelbasset, Amar Acherfouche et Kamal Boualouache, qui seront présentés devant le juge d’instruction de la chambre d’accusation n°12 du même tribunal, pour une audition dan le fond.