Le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï, s’est exprimé, ce samedi 29 juin 2019, sur le jugement de l’ex-président de la République et actuel président d’honneur du parti, Abdelaziz Bouteflika, suggérant de laisser la justice de faire son travail librement.
Interrogé au sujet du jugement de Bouteflika, notamment, « sa responsabilité politique et juridique » dans les affaires de corruption, le SG du FLN estimé qu’il faut laisser la justice faire son travail « en toute indépendance et en toute liberté ».
« Que la justice convoque qui elle veut et auditionne qui elle veut. Qu’elle cherche les vérités autant qu’elle veut. Aujourd’hui, nous devons sauvegarder l’un des acquis du hirak qui est l’indépendance de la justice, une demande de plusieurs générations. Cela servira l’équité et la justice », a-t-il déclaré, en marge d’une rencontre des Mouhafedh, au siège du parti, à Hydra, à Alger.
Pour rappel, le jugement de Bouteflika, a été réclamé par les manifestants lors du 17e vendredi des marches contre les système et ses symboles à Alger, et au lendemain, de l’incarcération à la prison d’El Harrach, de plusieurs ex-hauts responsables, notamment, les deux ex-premiers premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, de l’ancien ministre Amara Benyounès, ainsi que de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout.
Le FLN n’a pas encore été invité au Forum du dialogue national, qui est prévu le 6 juillet
Par ailleurs, selon Djemaï, son parti n’a pas encore été invité au Forum du dialogue national, qui est prévu le 6 juillet prochain à Alger, que devra présider l’ancien ministre de la communication et ancien ambassadeur Abdelaziz Rahabi. Cette rencontre devra réunir une quinzaine de partis, des personnalités et une association, pour sortir, à la fin de la réunion, avec une feuille de route.
« Jusqu’à maintenant, nous n’avons reçu aucune invitation, mais ce qui nous intéresse au FLN est la conjugaison de tous les efforts et le rassemblement de toutes les idées et visions pour trouver de véritables solutions constitutionnelles et logiques, selon les exigences légitimes du peuple, et pouvant sortir le pays à la crise actuelle. Nous soutenons toutes les réunions de l’opposition allant dans ce sens », a-t-il déclaré, dont les propos sont rapportés par TSA.
Djemaï a estimé que le FLN est « un grand parti », soulignant que, c’est « le seul (parti) à être structuré au niveau national », et qui peut prendre des initiatives aussi. Selon lui, « trois commissions qui vont travailler sur trois axes : cadres, jeunes et prospective », sont déjà installées. « Nous allons venir avec nos idées sur la politique, l’économie et la situation sociale pour sortir le pays de la crise. Nous avons également notre initiative avec d’autres partis et avec d’autres personnalités politiques », a-t-il fait savoir.
« J’en profite pour remercier tous les partis politiques nationalistes, démocratiques ou islamistes qui ont fait montre réellement de leur patriotisme et de leur volonté sincère dans la quête de solutions à la crise. Ils ont appelé à un dialogue transparent pour sortir de la crise dans le respect de la Constitution et de la souveraineté du peuple », a-t-il indiqué.
« La solution est dans la tenue d’élections présidentielles avec la participation du peuple en toute transparence »
Concernant la sortie de la crise actuelle, le SG du FLN a plaidé pour une solution sans sortir du cadre constitutionnel en privilégiant la voie es urnes. « Si nous sortons de ce cadre, cela doit être après jurisprudence faite par des personnes reconnues dans le domaine et par des constitutionnalistes, pas par des gens dont la seule préoccupation est de réaliser des acquis politiques. La solution est dans la tenue d’élections présidentielles avec la participation du peuple en toute transparence. L’urne dira la vérité sur la voix du peuple », a déclaré Djemaï.
En outre, Djemaï a répondu à ceux qui critiquent le FLN. « Certains pensent qu’en mettant de côté le FLN, ils peuvent avoir des acquis. Ils publient des slogans et des fausses vérités. Ils disent par exemple que le FLN est responsable de la situation que nous vivons. Depuis 1992, la position du FLN est claire. Il a soutenu le choix des urnes et du peuple (perte des législatives face au FIS). »
« Aujourd’hui, certains exploitent le hirak pour se présenter comme tuteurs du peuple. Il y a parmi eux l’opposition, des partis radicaux et des partis dont les idées ne sont même pas adaptées aux aspirations du peuple algérien. Ils pensent que le FLN est un gibier qu’il faut chasser. Le FLN a ses militants, ses sympathisants et sa direction. Il croit à la volonté du peuple et accepte les principes de la démocratie « , a-t-il déclaré.