Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Slimane Brahmi, a affirmé, samedi, que la Justice, dans notre pays « est aujourd’hui devant une responsabilité historique décisive » en tant que caution indispensable au rétablissement de la confiance et à la concrétisation des aspirations des citoyens à « l’application équidistante de la loi à tous, sans exclusive ».
« La Justice, dans notre pays est aujourd’hui devant une responsabilité historique décisive, en tant que caution indispensable à l’instauration de la confiance et à la concrétisation des aspirations des citoyens à l’application équidistante de la loi à tous, sans exclusive », a déclaré le ministre lors d’une rencontre tenue après l’installation, les 12 et 13 juin en cours, du Premier président de la Cour suprême, M. Abderrachid Tabi et du Procureur général, M. Abderrahim Madjid.
Soutenant que « c’est là, la seule et unique voie pour réaliser les attentes du pays en termes de sérénité, de stabilité et de perspectives de développement et de prospérité », le Grade des Sceaux a expliqué que « la Justice se doit d’assumer d’importantes responsabilités requérant davantage d’effort et de persévérance pour être à la hauteur de l’ambition du pays et son aspiration à l’établissement de l’Etat de droit ».
Pour le ministre, « la marge de manœuvre de la justice est fixée par les lois de la République, dont l’application incombe à des magistrats indépendants et compétents, qui ne s’appuient qu’à leur conscience professionnelle, à leur Statut et aux règles d’éthique et de déontologie ».
Le respect « strict » des règles professionnelles et des normes inhérentes à cette noble profession « aura pour conséquence inéluctable davantage de confiance en l’appareil judiciaire de la part du citoyen, en général et de la part du justiciable, en particulier ».
Évoquant la lutte contre la corruption et contre tous les fléaux sociaux, M. Brahmi a insisté que le leitmotiv de la justice doit être exclusivement l’application de la loi en toute indépendance, impartialité et neutralité et le respect des règles d’un procès équitable, tout au long de son processus, sans négligence aucune des droits des comparants, notamment le respect rigoureux du droit de défense et de la présomption d’innocence.
« C’est ainsi que le magistrat pourra exercer librement et sereinement sa mission et ne ménagera aucun effort pour persévérer sur cette voie, celle menant vers l’Etat de droit, des libertés et des droits auquel aspire tous les citoyens algériens », a-t-il ajouté.
Dans le même ordre d’idées, le ministre a plaidé pour « une reconsidération de l’action de la Justice en vue de son développement, sa modernisation et son adaptation aux exigences et mutations accélérées de la société », soulignant que « c’est là, une demande et une nécessité ».
Abordant les changements qu’a connus la Cour suprême sur les plans structurel et fonctionnel, le ministre a mis en avant l’impératif « d’être au diapason de le développement de la société et de l’évolution des différents aspects de son mode de vie et de son tissu », affirmant que cet édifice constitutionnel « est appelé, aujourd’hui, à aller vers davantage de renouvellement et d’efficacité » au vu de « l’extension de la carte judiciaire et l’augmentation continue du volume des dossiers, avec l’émergence de types plus complexes ».
Dans ce contexte, le ministre a qualifié l’installation du nouveau Premier président et du Procureur général de la Cour suprême, de « palier important » dans le secteur de la Justice pour « davantage de performance et de maitrise des missions qui lui sont confiées, et une meilleure réponse aux exigences de la conjoncture que traverse le pays avec tous les devoirs supplémentaires et défis sérieux qu’elle implique ».
Lors de cette rencontre à laquelle étaient présents, le Président du Conseil constitutionnel, la Présidente du Conseil d’Etat, le Directeur de la Justice militaire, les Directeurs des corps de sécurité, les représentants d’organisations de la Justice ainsi que des personnalités nationales, le ministre a donné un aperçu sur l’évolution de la Cour suprême, la plus haute juridiction constitutionnelle, depuis sa création en 1963 sous l’appellation de Haut conseil, puis son évolution en Cour suprême, en 1989, avec plus de prérogatives et de compétences, avant de se voir doter, en 1996, de l’autonomie financière et administrative et se spécialiser en justice ordinaire à la faveur de l’avènement du bicéphalisme judiciaire et la création du Conseil d’Etat et des tribunaux administratifs.
A cette occasion, le ministre a salué le parcours professionnel et les qualités des MM. Abderrachid Tabi et Abderrahim Madjid, valorisant les efforts consentis par les précédents Premiers présidents et Procureur général de la Cour suprême, respectivement MM. Boudi Slimane et Benabid El Ouardi.