L’économiste spécialiste en management et président directeur général du groupe INSIM (Institut international de management), Abdelhak Lamiri, a insisté samedi à Tizi-Ouzou, sur l’importance d »’Aller vite dans la transition et récupérer le maximum de ressources financières pour entamer une transition économique qui va assurer l’émergence de l’Algérie ».
M. Lamiri, qui a animé une conférence-débat sous le thème « Situation économique en période de transition politique et perspectives » au siège de l’INSIM à Tizi-Ouzou, a préconisé la mise en place d’une commission qui va »récupérer le maximum de ressources ou au moins geler les avoirs de ceux qui sont impliqués dans des affaires de malversation afin de pouvoir les récupérer », citant l’exemple de l’Egypte et déplorant que cette démarche »ne soit pas encore entreprise ».
L’économiste a ajouté qu’il est nécessaire qu’il y ait des négociations pour trouver un terrain d’entente en transcendant le minimum politique, afin de sortir de la crise politique que vit l’Algérie actuellement. »Ce minimum politique est défini notamment par la récupération d’un maximum de ressources pour construire l’Algérie de demain, jouissant d’une économie moderne et développée ».
La crise politique actuelle peut se décliner en trois scénarios, a-t-il relevé. Pour le premier, le risque est que la transition politique se fasse lentement en deux voire trois ans. »Dans ce cas-là, on aura une augmentation de la population de 2 %, une réduction de la production nationale de 1,5 à 2% et une baisse du pouvoir d’achat qui va diminuer au moins de 4%/an ». Cette situation engendrera un épuisement des réserves de change vers 2021 avec comme conséquences, une augmentation du chômage, une inflation galopante et risque de devoir aller vers l’endettement extérieur ».
Le deuxième cas de figure avancé par M. Lamiri est qu »’à la sortie de la crise politique on optera pour un mode de redressement économique inefficace basé sur des actions centralisées et le populisme (gratuité du logement, le système des subventions de l’Etat) et qui va mener le pays vers un autre dérapage et une déroute économique ». Cette situation aura pour conséquences un épuisement des réserves et une situation de stagnation économique au lieu du développement espéré.
Le troisième scénario, qui est souhaité car garantissant la réussite du redressement économique, prévoit un règlement rapide de la crise politique et d’aller vers une réorganisation de l’Etat basée sur la mise en place d’une institution d’intelligence dans tous les domaines et qui va mettre en place le Schéma de redressement du pays. Celui-ci sera basé surtout sur le développement humain, la rigueur et le développement des sciences, et qui traduira (ce schéma) les objectifs politiques en plans stratégiques cohérents sur 30 ou 40 ans, a-t-il expliqué.
Ce redressement économique doit se faire selon des paramètres de réussite qui sont la mise en place d’un système éducatif et de formation performant, investir dans la recherche et le développement, mettre en place un système de management de classe mondial à tous les niveaux pour une bonne gestion des entreprises et surtout de toutes les institutions publiques (présidence, ministère, communes, hôpitaux, écoles ) et garantissant la transparence et le contrôle, et mettre en place un tissus d’entreprises performantes avec une méthodologie managériale.
»Il est important pour réussir ce redressement économique, d’investir dans la formation et le recyclage qui permettront de hisser le niveau des diplômés aux standards internationaux, et leur donner des ressources pour créer des entreprises », a-t-il indiqué.
Il y a lieu aussi de mettre en place des systèmes de management de classe mondiale dans tous les domaines pour une bonne gestion des ressources et de développer une industrie du savoir pour avoir un tissu économique efficace, qui peut exporter et se hisser au niveau mondial car l’Algérie dispose d’atouts exceptionnels peut être un pays émergent, a-t-il insisté.
APS