Les flux d’Investissement direct étranger (IDE) à destination de l’Algérie ont progressé de 22% en 2018 à 1,5 milliard de dollars contre 1,2 milliard en 2017, soutenus par l’investissement dans les secteurs pétro-gazier et l’automobile, selon un rapport de la CNUCED publié mercredi, relayé par l’agence officielle.
« En plus des IDE dans le secteur du pétrole et du gaz, l’Algérie a bénéficié en 2018 d’importants investissements dans l’industrie automobile », relève la Conférence des Nations Unies pour le commerce et l’investissement dans son rapport 2019 sur l’investissement dans le monde.
Selon les mêmes données, les flux d’IDE à destination de l’Algérie en 2018 ont représenté 2,3 en pourcentage de la formation brute de capital fixe. Il y a lieu de souligner que le rebond de 2018 est intervenu après le recul enregistré en 2017, année durant laquelle les IDE captés ont baissé de 23% à 1,2 milliard de dollars après avoir atteint 1,6 milliard en 2016.
La CNUCED avait, alors, prédit un rebond des IDE en Algérie à la faveur des nouvelles dispositions proposées dans le cadre la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui devrait inciter l’investissement étranger dans le secteur des hydrocarbures.
Le secteur de l’automobile qui a contribué à ce rebond a enregistré en 2018 l’entrée en service de l’usine de montage du constructeur chinois Beijing Automobile International Corporation (BAIC), dont l’investissement a dépassé les 100 millions de dollars, précise l’organisation onusienne.
Les constructeurs sud-coréen Hyundai et l’américain Ford ont tous les deux reçu l’aval du Conseil national de l’investissement pour installer des usines d’assemblage en Algérie.
En parallèle, les flux d’IDE sortants ont suivi la même tendance haussière progressant de -4 millions de dollars en 2017 à 880 millions en 2018, plaçant l’Algérie troisième au plan africain en termes d’investissements consentis à l’étranger après l’Afrique du Sud et le Nigeria.
A fin 2018, le stock d’IDE entrants s’est chiffré à 30,6 mds de dollars contre 29,09 mds de dollars cumulés à fin 2017, alors que celui d’IDE sortants s’est élevé à 2,7 mds de dollars contre 1,8 milliard en 2017.
L’Afrique à contre-courant de la tendance mondiale
La hausse des IDE en Algérie a été, par ailleurs, enregistrée dans le sillage d’une reprise soutenue de l’investissement étranger en Afrique qui a été épargnée l’année dernière par la baisse mondiale des IDE.
En 2018, les entrées d’IDE sur le continent ont augmenté de 11% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 46 milliards de dollars, une progression à imputer essentiellement à la hausse de la demande et à la croissance des investissements non liés aux ressources naturelles dans un petit nombre de pays.
Selon la CNUCED, la baisse des IDE dans certains grands pays du continent, dont le Nigéria et l’Egypte, a été compensée par une hausse dans d’autres pays, notamment l’Afrique du Sud.
Pour le secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi, l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) renforcera la coopération régionale. » Conjugué à des prévisions de croissance optimistes, cela est de bon augure pour les entrées d’IDE sur le continent « , soutient Mukhisa Kituyi, cité dans le rapport.
En Afrique du Nord, les entrées d’IDE ont progressé de 7% à 14 milliards de dollars. L’Egypte reste le premier pays africain bénéficiaire d’IDE en 2018, malgré un recul de 8%, à 6,8 milliards de dollars.
Le Maroc et la Tunisie ont respectivement enregistré des hausses de 36% et 18% à 3,6 mds et 1 mds de dollars.
La France reste maître du jeu en Afrique
En Afrique subsaharienne, les entrées d’IDE ont progressé de 13% à 32 milliards de dollars, amorçant un rattrapage après une série de contractions au cours des deux dernières années.
En dépit du fait que les entreprises multinationales des pays en développement étendent leurs activités en Afrique, les investisseurs des pays développés comme la France restent les maîtres du jeu, soulignent les auteurs du rapport.
D’après des données allant jusqu’en 2017, la France demeure le principal pourvoyeur d’IDE en Afrique, même si les montants concernés n’ont guère évolué depuis 2013.
Elle est suivie par les Pays-Bas, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Chine. La progression de la demande et, par voie de conséquence, des prix des produits de base, dont l’Afrique est l’un des principaux producteurs, devrait soutenir les flux d’IDE à destination du continent en 2019, prévoit l’organisation onusienne.
Une intégration régionale plus poussée, grâce à la Zlecaf, peut aussi attirer de nouveaux investissements. Les investissements dans l’industrie manufacturière et les services devraient se maintenir, mais seulement dans quelques pays d’Afrique du nord et d’Afrique australe et dans les nouveaux pôles manufacturiers d’Afrique de l’est.