Une longue période de transition ne peut que conduire le pays à l’impasse économique et politique, d’où l’urgence d’un dialogue productif, supposant des concessions de part et d’autre et pour éviter une crise économique majeure. C’est ce que estime le professeur Abderrahmane Mebtoul qui précise qu’il serait utopique de parler d’indépendance politique et économique, de tenir l’élection présidentielle très rapidement, après avoir remplies les conditions de transparence, étant souhaitable son report vers le dernier trimestre 2019.
« Du 22 février au 31 mai 2019, les manifestations au lieu de diminuer s’amplifient, devant tirer les leçons rapidement, la rencontre initiée par l’actuel chef d’Etat du 22 avril 2019 invitant partis politiques, personnalités et sociétés civiles ayant eu un résultat très mitigé, du fait de la non représentativité des personnes et des partis à cette rencontre. Il en a été de même de ces deux candidats inconnus du bataillon, qui ont déposé leurs dossiers au niveau du conseil constitutionnel pour l’élection du 04 juillet 2019 », indique MMebtoul.
Il devient impérieux, pour le professeur, de trouver des solutions à la crise, afin d’éviter une nouvelle crise institutionnelle, isolant l’Algérie de l’arène internationale et accentuant au niveau interne le divorce Etat-citoyens, rendant urgent un dialogue serein.
Mais pour qu’il y ait dialogue, il faut être à deux ou plusieurs et la solution passe nécessairement par des compromis, pense MMebtoul. « Dans ce cadre, attention à ces slogans des courants extrémistes populistes, qui risquent de conduire Al HJirak dans l’impasse et de lui nuire », averti-t-il.
Pour ce qui est des partis politiques, le professeur considère que ces derniers sont secoués périodiquement par des crises internes, frappées de discrédit pour la majorité. Selon lui, les formations politiques sont aujourd’hui inaptes à faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient donc il y a urgence de nouvelles organisations collant avec la société, servant d’intermédiation politique et sociale.
En résumé, la situation politique et économique actuelle en ce mois de juin 2019 est complexe, pour le professeur, avec une population qui dépasse 42 millions d’habitants et qu’il faille créer 300.000/350.000 emplois par an qui s ‘ajoutent au taux de chômage actuel afin d’éviter de vives tensions sociales. « L’Algérie a besoin pour sa crédibilité nationale et internationale, de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2019/2020/2025 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser », conclut-il.