Le Rassemblement pour la culture et la démocratie, RCD a considéré ce samedi que l’opération « mains propres » menée par la justice ne peut être crédible devant l’opinion publique que si « Abdelaziz Bouteflika, le chef de l’Etat déchu, est entendu sur ses actions et sur l’activité de ses collaborateurs ».
« Si on veut que la justice et rien que la justice s’exerce, en plus de l’indépendance dont elle doit jouir, y compris vis à vis de l’opinion publique, elle doit déjà commencer à réfuter le caractère sélectif de ces interpellations en convoquant toute la 3issaba», a indique le bureau politique du RCD dans un communiqué. Cela passe impérativement par la convocation de « Abdelaziz Bouteflika, le chef de l’Etat déchu, doit être entendu sur ses actions et sur l’activité de ses collaborateurs. A ce stade, c’est l’unique gage de crédibilité pour que ce qui est présenté comme une opération mains propres ne soit pas dans les faits une chasse aux sorcières » poursuit le communiqué.
Le parti de Mohcine Belabes, s’interroge dans ce sens sur « les obstacles pour que la justice convoque l’ex chef de l’Etat pour l’entendre? Là est la question sur laquelle elle est attendue » estimé le RCD. « Se peut-il que le chef de l’Etat-major qui a pris la tête de la croisade contre la “bande” ait une réponse » a ajouté la même source.
Toutefois, Mohcine Belabes a condamné la manière dont agit la justice actuellement en indiquant que « les tribunaux sont instruits pour faire défiler devant les juges et les caméras ” cachées ” des médias aux ordres, des figures “choisies” de l’ancien régime ».
« Dans un Etat de droit, personne n’aurait été surpris de la comparution des Ouyahia, Sellal, la cohorte de ministres cornaqués par les Bouteflika ou de Kouninef, Haddad, Tliba et Zoukh devant la justice. Et la liste est longue » a-t-il souligné.
Revenant sur les derniers discours du chef d’état-major de l’ANP, le RCD « a pris acte de l’offensive du chef d’Etat-major de l’Armée, Ahmed Gaid Salah, pour contourner les revendications du mouvement populaire et de son obstination à organiser une élection présidentielle sous un nouveau rapport de force clanique».
Le RCD a dénoncé aussi la volonté du chef de l’Armée, « au prix d’un déni de la réalité, continue à vouloir imposer ses vues et ses “solutions” à coup de menaces et autres anathèmes contre tous les courants politiques progressistes et les activistes qui réclament un véritable processus de construction d’un Etat de droit ».