« Que toutes les femmes et les hommes de bonne volonté, que toutes celles et ceux qui par leur intégrité et leurs compétences, ont vocation à guider et servir le Peuple dans ses revendications légitimes unissent leurs forces et leurs engagements dans un projet commun issu d’un dialogue et d’un consensus national. »
Cette semaine a été marquée par la mobilisation extraordinaire de nos étudiants, ils ont envoyé un message très clair et sans ambiguïté à qui veut l’entendre : « Non aux consultations menées par un pouvoir illégitime. Non à une élection organisée par les résidus de ce système.. La seule souveraineté est celle du Peuple qui aspire à une vraie transition pacifique. »
Et puis, que faire d’une élection (Constitutionnelle) si elle ne répond pas aux revendications (Citoyennes)? Quel serait le résultat d’une élection organisée sous le contrôle des acteurs malheureux d’un système mafieux, si ce n’est un retour au point de départ? Pourquoi se borner aux choix Constitutionnels de cette Constitution produite par ce même système que nous combattons, au lieu de s’ouvrir à tous les horizons possibles offerts par la Souveraineté Populaire, inscrite dans une forme d’interprétation juste de la Constitution? Enfin, entre légitimité (Populaire) et illégitimité (Constitutionnelle), le choix est vite fait..
C’est dans ce sens, que tous nos efforts doivent converger. Et c’est pour cette raison que nous réitérons notre appel pour l’organisation des « Assises Nationales de la Transition », qui permettront ce dialogue et ce consensus entre les porte-paroles désignés par le Peuple et le Peuple lui-même.
Que toutes les femmes et les hommes de bonne volonté, que toutes celles et ceux qui par leur intégrité et leurs compétences, ont vocation à guider et servir le Peuple dans ses revendications légitimes unissent leurs forces et leurs engagements dans un projet commun issu d’un dialogue et d’un consensus national.
Par devoir envers la Nation, toutes ces personnes de consensus qui auront pour seule mission, de servir le pays et garantir une alternative au système actuel, s’emploient collectivement à construire l’alternance à laquelle aspire le Peuple Algérien, et répondent publiquement à l’Appel aux « Assises Nationales de la Transition ».
Toutes les personnalités plébiscitées aujourd’hui, par les masses populaires doivent assumer leurs responsabilités historiques, sans la moindre hésitation, au détriment d’une ambition individuelle (probable), pour un bien collectif, celui de toute l’Algérie.
Nous espérons une adhésion totale à ces Assises dont l’objectif est de formuler, sur la base d’une représentation partagée de l’ADN de la Nation, une vision commune portée ensuite par une équipe désignée et reconnue par tous, pour mener à bien la période de transition.
Les « Assises Nationales de la Transition » seront un espace de débat inclusif portant sur :
- La définition du projet de société de la Nation issue du 22 février ;
- La mise en place d’institutions chargées de gérer la période de transition ;
- La désignation et l’agrément des personnalités intègres, compétentes et indemnes de tout soupçon de connivence avec le « système », devant siéger au gouvernement provisoire ;
- L’élaboration de l’ensemble du dispositif électoral : révision de la loi électorale et le dispositif de surveillance nationale et internationale d’un processus électoral crédible et transparent ;
- La fixation d’un calendrier électoral qui aboutit à une élection présidentielle, au terme de la phase de transition, qui ne doit pas dépasser 18 mois (entre 12 et 18 mois).
Cet espace, rassemblant toutes les forces vives de la nation, intègres et réellement compétentes, d’Algérie et de la diaspora, devrait créer une dynamique politique et citoyenne capable de déboucher sur une solution politique globale à la crise multidimensionnelle dans laquelle est plongé notre pays.
Pour garantir la réussite de cette initiative, le Peuple est appelé à s’impliquer davantage pour se structurer et se réapproprier le champ politique, à travers la multiplication des réunions de :
– Comités de quartiers, de communes et de wilayas,
– Cercles de réflexion entre universitaires, associations, diaspora, organes de presse, syndicats et patronat, etc.
Le Peuple serait ainsi partie intégrante de la transition puisqu’il aura comme rôles d’observer, surveiller, proposer et enrichir ces Assises (ANT).
Parce que le Peuple Algérien souhaite voir s’engager ses représentants dans des collectifs constructifs et fédérateurs, parce qu’il veut sortir, au plus vite, de l’impasse constitutionnelle, ces « Assises Nationales de la Transition » offrent une formidable opportunité de dialogue où chacun peut exprimer sa vision, et où tous ensemble nous participerons à la refonte de nos institutions, pour une meilleure justice sociale, une redistribution équitable des richesses, une affirmation des droits et libertés et l’établissement d’un Etat de droit.
Djamal Limane
Chargé d’enseignement IUT de Nice