L’avocat et militant des droits de l’Homme Me Mokrane Ait Larbi a réagi, ce jeudi 25 avril 2019, à l’opération mains-propres enclenchée ces derniers jours par la Justice et qui a vu l’incarcération de plusieurs hommes d’affaires notamment, Issad Rebrab et les frères Kouninef.
Il a estimé que « la lutte contre la corruption doit commencer par le chef de la bande criminelle », ajoutant que « l’objectif des poursuites sélectives opérées ces derniers jours est de tenter de diviser le peuple ».
« Derrière chaque homme d’affaires corrompu se cache une dizaine de responsables au sommet de l’Etat. Si une réelle volonté de lutter contre la corruption existe, elle doit commencer par les membres de la mafia politico-financière qui a tenu toute l’Algérie sous son contrôle, y compris la présidence de la République », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
« Par la suite, a-t-il ajouté, il faut s’attaquer aux chefs de gouvernement, à des ministres, des militaires, corrompus,… avant d’arriver à certains hommes d’affaires, en commençant par ceux qui ont financé cette mafia avec l’argent du peuple », a estimé Me Ait Larbi.
L’objectif des poursuites sélectives opérées est de tenter de diviser
Selon lui « l’objectif des poursuites sélectives opérées ces derniers jours est de tenter de diviser le peuple en créant un élan de solidarité d’une part, et de rejet de l’autre, comme en témoigne ce qui s’est passé devant le tribunal d’Alger le 22 avril. Elles peuvent, par ailleurs, être utilisées pour faire diversion et détourner les regards des véritables revendications de la révolution populaire. »
« Si ces arrestations avaient commencé par les chefs de la bande criminelle, tout le monde aurait applaudi. Mes ces nouvelles manœuvres de l’ombre font le jeu d’intentions inavouées de se maintenir au pouvoir », a expliqué Mokrane Ait Larbi.
Me Ait Larbi a appelé à l’unité et la poursuite du mouvement populaire jusqu’à la satisfaction des revendications notamment le départ du système. « Il est de notre devoir non seulement de veiller à l’unité de la révolution pacifique et à sa cohérence, mais de poursuivre la mobilisation jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications, en premier lieu le départ du système, afin de nous consacrer à la construction de la nouvelle Algérie. La révolution doit connaître les siens et ses détracteurs, et reconnaître ceux qui jouent sur les deux fronts dans l’attente de se rallier au vainqueur », a-t-il indiqué.
« Victoire à la révolution pacifique, sur la corruption, sur l’injustice, sur les manœuvres des barons du système et de la contre-révolution », a conclu Me Ait Larbi.