Après la démission, mardi 2 avril 2019, d’Abdelaziz Bouteflika de la Présidence, conformément à l’article 102 de la Constitution, c’est Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation qui assurera l’intérim et la période de transition.
L’Article 102 dispose : »En cas de démission ou de décès du Président de la République, le Conseil Constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République. Il communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit. Le Président du Conseil de la Nation assume la charge de Chef de l’Etat pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées. Le Chef de l’Etat, ainsi désigné, ne peut être candidat à la Présidence de la République. »
Cependant, Abdelkader Bensalah, 77 ans, président du Conseil de la Nation, est un pur produit du système, ce qui est contraire aux revendications du peuple depuis le 22 février dernier, qui appelle au départ du système en place, et ne veut d’aucune figure du régime en place.
Parcours politique
Décrit comme un bon serviteur du régime, Abdelkader Bensalah est né le 24 novembre 1941 près de Tlemcen, non loin de la frontière marocaine. Il a multiplié les fonctions et présidé les deux chambres du Parlement, sans jamais devenir ministre.
Après une carrière de journaliste, en occupant le poste de directeur du Centre algérien de l’information et de la culture à Beyrouth, de 1970 à 1974, puis directeur général du quotidien arabophone Ech-Chaâb de 1974 à 1977. Il est élu député FLN de la wilaya de Tlemcen (1977).
Par la suite, il mène une carrière diplomatique, étant de 1989 à 1993 ambassadeur algérien auprès du Royaume d’Arabie saoudite ainsi que de l’Organisation de la conférence islamique. Il est directeur de l’information et porte-parole du ministère des Affaires étrangères de 1993 à 1994.
Entre 1994 et 1997, il préside le Conseil national de transition, qui est alors l’unique chambre parlementaire du pays. Jusqu’en 2002, il est ensuite président de l’Assemblée populaire nationale, la chambre basse du Parlement algérien.
Il est membre du Rassemblement national démocratique (RND), dont il est secrétaire général de sa fondation, en 1997, à 1998, puis de 2013 à 2015.
Il est depuis juillet 2002 président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement. Le 30 novembre 2004, il est élu président de l’Union parlementaire africaine.
Proche du président Abdelaziz Bouteflika, il assure dans les années 2010 certains tâches que celui-ci, malade, ne peut plus effectuer, comme la réception de dirigeants étrangers. Il représentait souvent ces dernières années, en Algérie ou à l’étranger, le président Bouteflika, absent de la scène publique depuis un AVC en 2013. Ainsi; c’est lui qui occupait le siège de l’Algérie lors du Sommet de la Ligue arabe à Tunis le 31 mars.
Polémique sur ses origines marocaines
Abdelkader Bensalah, qui est pressenti à assurer l’intérim du président de la République, après la démission de Bouteflika, et comme en 2013, une polémique sur ses origines a récemment a refait surface sur la scène, ce qui ne lui permettrait, selon ses détracteurs, d’occuper le poste de président par intérim qui requiert d’avoir la seule nationalité algérienne d’origine.
Les détracteurs d’Abdelkader Bensalah, l’accusent d’être d’origine marocaine et n’a été naturalisé algérien qu’en 1995. Chose que l’actuel président du conseil de la nation a toujours démenti et assuré qu’il est de nationalité algérienne.