Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a nommé, ce dimanche 31 mars 2019, les membres du nouveau gouvernement qui sera conduit par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, indique un communiqué de la Présidence de la République.
En y jetant un coup d’œil de plus près, il s’avère que, la composition du nouveau gouvernement dit de transition, n’est rien d’autre que des promotions de responsables d’entreprises publiques et de secrétaires généraux et de directeurs au niveau des différents départements à des postes de ministres.
Il ne répond ni aux caractéristiques étalées par le Premier ministre Bedoui lors de sa conférence organisée 14 mars dernier au CIC, qui avait parlé de gouvernement de jeunes, de femmes et de technocrates, ni à celles indiquées par le président Bouteflika qui l’a dans ses messages à la Nation qui avait parlé lui de gouvernement de compétences nationales.
Le nouveau Gouvernement ne répond également pas aux revendications du peuple algérien qui exige le départ du système et non pas le changement des visages par d’autres.
En effet, le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, est maintenu au poste de vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire, et Bouteflika est toujours ministre de la défense nationale. En revanche, Ramtane Lamamra, nommé tout juste il y a trois semaines au poste de vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères ne fait plus partie du nouveau exécutif.
Ce gouvernement est composé de 27 ministres. Six membres de l’ancien gouvernement ont été reconduits :
Saïd Djellab, ministre du commerce, Imane Houda Feraoun, ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Abdelkader Benmessaoud, ministre du tourisme et de l’artisanat, Tayeb Zitouni ministre des moudjahidines, Fatma Zohra Zerouati, ministre de l’environnement et des énergies renouvelables. Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
Les autres ministres nommés au sein de l’équipe de Bedoui, ne sont que des promotions de responsables au sein des différents départements ministériels et d’entreprises publiques.
Ainsi, Sabri Boukadoum, nommé Ministre des Affaires étrangères était le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU.
Salaheddine Dahmoune, SG du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, a été promu ministre du même département. Mohamed Loukal, promu de Gouverneur de la Banque d’Algérie au poste de ministre des finances.
Mohamed Arkab promu de PDG de Sonelgaz au poste de ministre de l’énergie.
Youcef Belmahdi, ancien directeur au ministère des affaires religieuses et des Wakfs et SG de la ligue des Ulémas, a été nommé ministre du département des affaires religieuses.
Abdelhakim Belabed, SG du ministère de l’éducation promu ministre du même département.
Cherif Omari directeur au sein du ministère de l’agriculture a été promu au poste de ministre du même département. Mohamed Miraoui, directeur de la santé de la wilaya d’Alger promu ministre du département de la santé.
Hassane Rabhi, qui occupait le poste de SG au ministère des affaires étrangères a été nommé ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement
Tidjani Hassan Haddam DG de la CNAS nommé ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Kamel Beldjoud SG du ministère de l’habitat promu ministre du même département.
Mustapaha Kouraba DG de l’entreprise du métro d’Alger (EMA) nommé ministre des travaux publics et des transports.
Djamila Tamazirt, directrice financière de l’Entreprise des Industries Alimentaires Céréalières et Dérivés d’
Le député de la wilaya de Djelfa Fethi Khouil nommé ministre des relations avec le parlement.
Ahmed Noui nommé ministre, secrétaire général du gouvernement, un poste qu’il occupe depuis les années 1990, et qu’il a quitté brièvement en 2012 pour assurer l’intérim du ministère de la justice. Slimane Brahimi ex-président de la cour d’Alger (2011/2015), nommé ministre de la justice, garde des sceaux.
Le professeur Moussa Dada Belkhir, recteur de l’université de Ghardaïa, promu ministre de la formation et de l’enseignement professionnels. Tayeb Bouzid, nommé à la tête du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, est un enseignant à l’université de Batna et ex-recteur de l’université Batna 2.
Ali Hammam qui est nommé ministre des ressources en eau avait par le passé occupé plusieurs postes de responsabilités dans le secteur, notamment, directeur de wilaya des ressources en eau et DG de l’Algérienne des eaux (ADE).
Pour ce qui est des nouveaux visages qui sont effectivement rares dans ce nouveau Gouvernement, ont remarque: la jeune Meriem Merdaci, nommée ministre de la culture, elle est âgée de 36 ans, titulaire d’un Master en Histoire de l’Université Paris-XIII. Elle est journaliste de formation, et à la tête des éditions « Champs Libres » depuis 11 ans.
Un autre nouveau visage qui est, Raouf Bernaoui, nommé ministre de la jeunesse et des sport, est un ancien escrimeur du MC Alger, âgé de 43 ans, il a représenté les couleurs de l’Algérie aux Jeux olympiques de 1996 ainsi qu’à ceux de 2004.
Il est également à la tête de la fédération algérienne d’escrime depuis 2013 et il serait aussi très proche du président du comité olympique algérien, Mustapha Berraf.
Cependant, la nomination de ce nouveau Gouvernement ne risque pas du tout de calmer l’ébullition de la rue contre le système. En effet, juste après l’annonce de la nouvelle composition de l’exécutif, des centaines de citoyens se sont rassemblés durant la soirée de dimanche à la Grande Poste et la Place Audin à Alger Centre, pour protester contre ce nouveau Gouvernement et contre le pouvoir.