Après le black-out opéré par les médias publics (chaînes de télévisions, radios et journaux) sur les manifestations contre le cinquième mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika. Plusieurs journalistes des radios publiques ont interpellé leur hiérarchie, le directeur de la radio nationale Chaâbane Lounakel, pour témoigner «du non-respect de la neutralité dans le traitement de l’information» au sein des différentes rédactions de la radio.
Dans un message intitulé : «Journalistes étatiques ou de service public, quels journalistes sommes-nous ?», ils ont écrit : «Nous, signataires, journalistes opiniâtres de la radio nationale, Chaîne III, Chaîne II, Chaîne I, RAI, témoignons du non-respect de la neutralité dans le traitement de l’information au sein de nos rédactions».
«La décision de la hiérarchie de passer sous silence les grandes manifestations de ce vendredi 22 février n’est que l’illustration de l’enfer de l’exercice au quotidien de notre métier. Nous refusons le traitement exceptionnel dérogatoire imposé par la hiérarchie au profit du président et de l’alliance présidentielle et restrictif quand il s’agit de l’opposition », ont ajouté les signataires.
Les journalistes ont souligné que la radio algérienne appartient à tous les Algériens, un « média national auquel chaque algérien doit pouvoir s’identifier », en ajoutant que «Notre devoir et de tous les informer », soulignent-ils. «Nous sommes le service public et non des journalistes étatiques».
Pour rappel, samedi dernier, la journaliste Meriem Abdou a annoncé sa démission de son poste de rédactrice en chef membre de l’encadrement de la radio Chaîne 3, afin de protester contre la non-couverture médiatique par la radio des manifestations du vendredi 22 février.
L’animatrice de l’émission «l’Histoire en marche» à la Chaîne 3 a déclaré : «Je refuse catégoriquement de cautionner un comportement qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de notre noble métier », en ajoutant qu’elle continuera cependant à se consacrer à son émission.