L’Algérie vient d’être classée à la 159ème place sur 162 pays du classement de l’indice des libertés économiques dans le monde, réalisé dans le cadre de son rapport pour l’année 2018 par le très réputé Institut canadien Fraser.
En effet, selon le rapport de l’institut se basant sur les données de 2016 et publié fin septembre dernier, l’Algérie avec sa note de 4.99, figure parmi les 10 pays les plus mal notés de ce classement, que sont : le Soudan, la Guinée-Bissau, l’Angola, la République centrafricaine, la République du Congo, la Syrie, l’Argentine, la Libye et enfin le Venezuela.
Concernant le haut du tableau, c’est-à-dire, les pays les mieux notés, sont selon la même source, Hong Kong et Singapour qui occupent comme d’habitude, les deux premières places. Les pays suivants sont la Nouvelle-Zélande, la Suisse, l’Irlande, les États-Unis, la Géorgie, Maurice, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada, les deux derniers à égalité pour la 10ème place.
Pour l’élaboration de son classement, l’institut Fraser s’est basé sur d’une série d’indicateurs tels que : le degré de soutien dont bénéficient les libertés économiques de la part des institutions dans le pays, la protection du droit de propriété privée, la stabilité de la monnaie, la structure juridique, la liberté des échanges commerciaux à l’international, la réglementation relative au marché du crédit, au marché du travail et aux entreprises, les indicateurs de bien-être, et le PIB…etc.
Dans ce sens, à titre d’exemple, l’Algérie fait partie des pays dont le PIB moyen par habitant est de 5 649 dollars, contre un PIB de 40 376 dollars pour les pays les mieux notés, ce qui fait que ces derniers surpassent les mal notés de ce classement en matière d’indicateurs de bien-être.
Dans le rapport, il est noté l’impact de la liberté économique sur l’investissement, la croissance économique, les niveaux de revenus et le taux de pauvreté. Ainsi, les études réalisées par l’institut depuis 1996, ont démontré que les pays ayant des institutions et des politiques plus compatibles avec la liberté économique avaient des taux d’investissement plus élevés, une croissance économique plus rapide, des niveaux de revenu plus élevés et une réduction plus rapide du taux de pauvreté.
A propos de ce dernier point, Fraser a indiqué que «dans le quartile supérieur (pays mieux notés), le revenu moyen des 10% les plus pauvres s’élevait à 10 660 dollars, contre 1 345 dollars dans le quartile inférieur en 2016 (dollars US constants de 2011). Il est intéressant de noter que le revenu moyen des 10% les plus pauvres des pays les plus économiquement libres est presque le double du revenu moyen par habitant des pays les moins libres». Il a souligné également que l’espérance de vie est de 79,5 ans dans les pays particulièrement bien notés, contre 64,4 ans dans les pays en bas du classement.
En outre, l’institut canadien a indiqué qu’«à mesure que les dépenses publiques, l’imposition et la taille des entreprises contrôlées par l’État augmentent, la prise de décision économique devient complexe et la liberté économique se réduit».
Selon la même source, «l’inflation érode la valeur des salaires et de l’épargne gagnés à juste titre. Une bonne monnaie est donc essentielle pour protéger les droits de propriété. Lorsque l’inflation est non seulement élevée, mais aussi volatile, il devient difficile pour les particuliers de planifier leur avenir et, par conséquent, d’utiliser efficacement la liberté économique».
Le même rapport a relevé également que liberté commerciale internationale (la liberté d’échange) dans son sens le plus large (acheter, vendre, passer des contrats, etc.), est «essentielle à la liberté économique, qui est réduite lorsque la liberté d’échange n’inclut pas les entreprises et les particuliers d’autres pays».
«Les pierres angulaires de la liberté économique sont le choix personnel, les échanges volontaires, la liberté d’accéder aux marchés et la concurrence, ainsi que la sécurité de la personne et des biens privés», ont estimé les rédacteurs de ce rapport.