Dans cet entretien, le directeur de l’agence Media and Survey, MMaloufi donne son avis concernant la loi sur le commerce électronique publiée dernièrement au journal officiel. Selon lui, le commerce électronique implique la participation de plusieurs secteurs ministériels, avec une instance indépendante de régulation. La réussite du e-commerce dépend selon lui des évolutions technologiques mais aussi de l’évolution des usages, des attitudes et comportements.
Algérie-Eco : La loi sur commerce électronique, fixant les règles générales du commerce sur internet des biens et des services, a été publiée au dernier journal officiel (N 28). D’abord quelle lecture faites-vous à cette loi?
MMaloufi : Je ne suis pas un grand spécialiste du e-commerce, mais ce que je peux dire c’est que nous procédons de manière isolé dans notre pays. Le commerce électronique implique la participation de plusieurs secteurs ministériels, avec bien entendu une instance indépendante de régulation. En Algérie il y’a absence de lois, sur la publicité online et off line, absence de loi sur la presse électronique et les sites marchand de manière générale et le e-paiement tarde à se mettre en place puisque les usages et comportement tardent à se mettre en phase avec les évolutions et révolutions qu’apportent le commerce électronique
Pensez-vous que l’Algérie pourra rattraper le retard dans ce domaine?
Oui, bien entendu, mais il fait comprendre d’une dynamique d’une société, clients ou prospects pour être plus précis, dépend des évolutions technologique mais aussi de l’évolution des usages, des attitudes et comportements. Souvent lorsqu’il y’a décalage dans les évolutions technologiques et comportements des usagers, cela veut dire qu’il y’a des freins et une perception que nous devons de mesurer et identifier. Je suis sidéré sur le fait qu’il n y’est de recherche et d’études qui précédent la formulation de loi en tous genre dans notre pays. Même si il y’a études qui ont été réalisées sur ce sujet précis portant règles générales du commerce sur internet, le manque de coordination des différents acteurs ralentira la dynamique. Il faut prendre cela en considération afin que nous puissions mettre en place une nouvelle économie, 100% DZ puisque le vide profitera aux opérateurs étrangers et marques étrangères.
Une convention cadre entre la Télédiffusion d’Algérie (TDA) et l’Agence spatiale algérienne (ASAL) portant sur l’exploitation « optimale » du satellite Alcomsat-1 pour les besoins de télédiffusion a été signée récemment à Alger. Quel avantage pour les chaines radio et TV?
Encore une fois je remarque un décalage entre la réalité de l’industrie des médias en Algérie et la batterie législative qui devrait exister pour régenter ce marché et les entités qui le composent. Je reste convaincu qu’il y’a plusieurs freins à l’implication des chaines tv dans cette démarche louable qui plus est, de cette initiative. Tout d’abord, le premier frein lié à la couverture géographique du satellite Alcomsat et le second sur la nature juridique des télévisions Algériennes, privées pour l’essentielle, dans notre pays.
Sur un autre sujet, celui du marché de la publicité. Les téléspectateurs des différentes chaines de télévisions, privées et publiques, ont fait remarqué que durant le Ramadhan, ils ont été sur-dosés de publicité qui a dominé le programme. Est-ce que leur remarque est légitime?
C’est une fausse idée de dire que la publicité a dominé les programmes télés, pour parler dans un langage propre à la profession, les volumes horaires de diffusion de la publicité durant le mois de ramadhan a connu une forte hausse sur certaines chaines comme Samira tv et el Djazairia one est indéniable.
Par contre la parité entre les volumes horaires programmes diffusées versus les volumes horaires pub, est dans une norme internationale, cependant, la ventilation des écrans publicitaires, les contraintes liées à l’organisation de la diffusion de la publicité tv ne sont ni codifiées ni encadrés juridiquement, soit par une loi ou bien par l’instrument de régulation qu’est l’ARAV dont la responsabilité lui incombe directement, à l’instar, du CSA en France, de la HAICA au Maroc et Tunisie. Pour être plus claire et précis, voici les chiffres de la diffusion de la pub mensuelle sur les télévisions Algériennes, observées par l’agence Media and Survey, durant l’année 2017, avant Ramadhan et durant le ramadhan 2018.
En Mai 2017, le volume horaire de diffusion de la publicité quotidiennement, en moyenne, sur les chaines nationales les plus regardées étaient respectivement, Pour A3, El Djazairia One, Echourouk tv, Ennahar tv et Samira TV, de 37 min, 1h46min, 2h13min, 3h49min et 2h51min. En parallèle, ce volume horaire à progresser durant le mois de ramadhan 2018 pour atteindre les 3h sur A3, 4h11min sur El Djazairia One, 3h06min sur Echourouk tv, 4h08min sur Ennahar tv et 4h43min sur samira tv.