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Ould Kaddour : «De quoi se mêlent les étrangers concernant l’acquisition de la raffinerie d’Augusta ?»

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Le PDG de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, s’est exprimé une nouvelle fois sur le rachat de la raffinerie d’Augusta en Italie, en défendant cette acquisition  contre les critiques des étrangers relatives à l’opération de rachat.

En réponse à une question relative «au conseil donné par un spécialiste étranger à Sonatrach de ne pas acheter la raffinerie italienne», Ould Kaddour a indiqué que «J’ai passé 25 ans à étudier, je suis diplômé en génie chimique de l’école nationale polytechnique d’Alger, j’ai fait MIT (Massachussetts Institut of Technology), Harvard University, avec toutes les écoles que j’ai fréquentées, on vient me dire aujourd’hui n’achetez-pas ! De quoi se mêlent les étrangers ? On est des professionnels !», a-t-il confié au journal le Quotidien d’Oran, auquel il a accordé une interview publié ce dimanche 3 juin 2018. 

Amené, à justifier encore une fois, l’acquisition de cette raffinerie, Ould Kaddour a expliqué que «Sonatrach a importé de 2011 à ce jour plus de 16 milliards de dollars de produits raffinés, on achète pour deux milliards de dollars par an de carburants, jusqu’à quand !». Le PDG de Sonatrach pense que, les raisons pour lesquelles l’Algérie préfère exporter son pétrole brut pour le racheter raffiné, c’est que «peut-être qu’avant, il n’y avait pas eu de responsables qui avaient le courage de prendre la décision de raffiner en Algérie». A ce propos, le même responsable a affirmé qu’aujourd’hui, il veut « inverser l’équation le plus rapidement possible».

La raffinerie d’Augusta a coûté 700 millions de Dollars

Interrogé sur les détails de la procédure de l’acquisition de la raffinerie, Ould kaddour expliquéàce propos, qu’« on était sur une compétition, ce n’est pas le gré à gré, c’est un processus concurrentiel, on s’est dit que pour construire une raffinerie neuve, il faut 5 milliards de dollars et ça nous prendra 5 années, on a refusé de faire des calculs d’épicier». Dans ce sens, Ould Kaddour a révélé le prix du rachat de la raffinerie, en indiquant que «oui je confirme, le prix d’acquisition d’Augusta est 700 millions de dollars. Il a souligné qu’«on est en phase de transition, en pleine procédure de cession », pour la raffinerie qui deviendra un bien de la Sonatrach en 2019.

Le même responsable a précisé que « dans notre stratégie SH 2030, nous avons intégré le processing, nous avons commencé à raffiner en février 2018, on ne doit plus vendre nos matières premières et notre gaz sans valeur ajoutée, avec le contrat que nous avons signé avec Total, on va produire des dérivés à Arzew». En affirmant qu’il croit fermement que «Sonatrach doit absolument revenir à ses métiers de base, oil and gas (pétrole et gaz)».

Concernant les réserves en hydrocarbures de l’Algérie, le PDG de Sonatrach a estimé qu’«On est loin de ce que nous devions découvrir», en ajoutant que «notre pays a beaucoup de ressources qui ne sont pas exploitées, il y a beaucoup de travail à faire, on est très loin d’avoir exploité toutes nos richesses».  

S’agissant du gaz de schiste, Ould Kaddour, tout en rappelant que «nous sommes la 3ème réserve mondiale, ce sont des professionnels qui en ont fait l’évaluation». Il a promis aux jeunes d’In Salah de «les emmener avec lui, en Argentine, au Canada, aux Etats-Unis pour leur montrer que le gaz de schiste, ce n’est pas un poison». En ajoutant que «oui, la balle est dans leur camp, ils doivent choisir entre eux, ceux qui devront partir pour que l’ensemble du processus d’exploitation du gaz de schiste leur soit expliqué, on doit le faire, le plus tôt possible serait le mieux».

«Le départ de nos cadres vers les multinationales nous fragilise»

«Il y a eu des retraites anticipées, mais beaucoup d’entre eux ont quitté pour aller travailler ailleurs, en général à l’étranger », a fait savoir Ould Kaddour à propos du départ des cadres de l’entreprise dont le nombre est estimé à 10 000 sur les toutes dernières années. « Le départ de nos cadres vers les multinationales nous fragilise, on ne peut plus se permettre une telle hémorragie », a-t-il avoué.

Il a regretté «des défaillances dans le système du travail, le manque de motivation, de perspectives». En expliquant que «les cadres ont été remplacés mais avec beaucoup de peine et de difficultés, ceux qui ont été recrutés ne sont pas expérimentés, on doit investir dans leur formation, ça prend du temps, pour récolter le fruit de cet investissement, ça prend des années».Ould Kaddour a affirmé qu’«il faut tout revoir dans le fonctionnement et l’organisation de Sonatrach».

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