L’Algérie pourrait devenir un pays exportateur de papier et bénéficier d’une nouvelle source de devises. C’est ce qu’a indiqué PDG de Général Emballage, M. Ramdane Batouche, dans un entretien accordé au quotidien El Watan ce mardi.
Il a rappelé que son entreprise est leader national dans la production et la transformation du carton ondulé, avec trois sites de production et un personnel de près de 1.200 employés. GE est leader du marché de l’emballage avec près de 56% des parts de marché.
Interrogé sur les difficultés du secteur, M. Batouche a indiqué que son entreprise est confrontée à l’approvisionnement en matière première, précisant « avec la relance de l’économie européenne, qui n’est pas loin de 4%, cela a entraîné une consommation d’emballage et par conséquent il y a de moins en moins de papier sur le marché international, dont nous sommes dépendants à pratiquement 100% », selon la même source.
A ce propos, il a souligné que l’entreprise est réduite à « construire des hangars pour stocker du papier. De janvier 2017 à ce jour, il y a eu une augmentation du prix d’entrée de la matière première à notre usine de 58% ». Cela est dû, « à la flambée des prix de la matière première et à la dévaluation du dinar », a-t-il expliqué dans le même entretien.
M. Batouche a indiqué que « l’Algérie ne couvre actuellement que 2% de sa consommation, ce qui est dramatiquement peu. Il est donc urgent d’investir dans une machine à papier qui garantir l’autosuffisance du pays dans ce domaine », ajoutant « notre projet permettra au pays de substituer, par une production locale, près de 22.000 millions de dinars par an d’importation, et nous pouvons garantir que le papier produit sera compétitif par rapport aux concurrents européens, à cause du coût de production moins chers et de celui de l’énergie. A terme, l’Algérie pourrait donc devenir un pays exportateur de papier et bénéficier d’une nouvelle source de devises », selon le même média.
S’exprimant sur ce nouveau projet, M. Batouche a indiqué, dans cet entretien, que tout était prêt, sauf le terrain sur lequel le projet doit être construit. Ce site industriel nécessite, selon lui, un terrain d’au moins 20 à 25 hectares. « Nous sommes en train de prospecter dans toutes les wilayas et nous envisageons de créer des sites de récupération et de collecte de vieux papiers et nous avons commencé à acquérir les équipements pour leur collecte », a-t-il précisé. Dans ce sens, M. Batouche a indiqué que l’entreprise mettra en place 15 sites sur le territoire national.
Pour développer ce circuit de collecte, le PDG de Général Emballage compte sur l’ANSEJ avec laquelle il veut « reproduire l’expérience de financer des camions et des camionnettes avec qui nous seront liés par des conventions pour leur racheter la collecte de vieux papiers », ajoutant « les besoins de cette seule usine sont de 400.000 tonnes de déchets par an, ce qui fait un peu plus de 1.000 tonnes de déchets par jour », selon la même source.
Pour M. Batouche, « si ce projet voyait le jour, l’entreprise ne serait pas obligée de mettre son argent dans le stockage de la matière première. Nous en avons pour 923 millions de dinars de stock papier et cela couvre tout juste un mois. Rien que pour la pièce de rechange, nous en avons pour plus de 3 millions d’euros », a-t-il précisé dans le même entretien.