Le pétrole coté à New York est monté lundi à son plus haut niveau depuis fin novembre 2014, renforcé par les menaces de sanctions américaines contre l’Iran et le Venezuela, deux importants producteurs de brut.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour juin a pris 96 cents pour terminer à 72,24 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 79,22 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 71 cents par rapport à la clôture de vendredi.
« Le marché était déjà bien disposé à l’ouverture avec l’accord entre la Chine et les États-Unis qui apaise les craintes d’une guerre commerciale », a souligné Matt Smith, de ClipperData.
L’accord de principe conclu ce week-end entre Pékin et Washington et visant à réduire le déficit commercial des États-Unis n’entre pas dans les détails, mais le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a insisté sur les engagements chinois pris dans des secteurs importants, dont l’énergie.
« En cours de séance, la rhétorique plus agressive sur les sanctions iraniennes a poussé les prix plus haut », a noté M. Smith.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a présenté lundi la « nouvelle stratégie » des États-Unis après la décision fracassante annoncée le 8 mai par Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien, en assurant que les États-Unis allaient exercer une « pression financière sans précédent » sur Téhéran, avec « les sanctions les plus fortes de l’Histoire ».
- Pompeo a en outre assuré que les entreprises qui feraient affaire en Iran dans des secteurs interdits par les sanctions américaines « seront tenues responsables ».
De quoi réviser nettement à la baisse les perspectives de développement de la production d’or noir en Iran, troisième producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Autre élément d’inquiétude autour de l’offre de brut sur le marché mondial: le Venezuela. Son président Nicolas Maduro a été réélu dimanche jusqu’en 2025 lors d’un scrutin critiqué par la communauté internationale et déclaré illégitime par ses opposants.
Au lendemain du scrutin, les États-Unis ont annoncé de nouvelles mesures pour isoler encore un peu plus économiquement le régime vénézuélien, Donald Trump signant notamment un décret visant à réduire la capacité de Caracas à vendre des actifs appartenant à l’Etat.
Toutefois, a souligné Matt Smith, alors que les États-Unis, qui achètent un tiers du brut vénézuélien, ont menacé par le passé d’un embargo pétrolier, les sanctions annoncées lundi « n’affectent pas a priori directement le pétrole ».