Un autre son de cloche, sur le dossier du montage et de l’assemblage automobile, émanant cette fois de la sphère politique. Amara Benyounes, président du MPA, qualifie cette activité de « floue », et indique lors de l’ouverture, ce samedi, des travaux du conseil national du parti, que le taux d’intégration estimé à 60%, ne peut être réel.
Sur le même élan, le président du MPA, ne manque pas de relever que le prix de revient du véhicule est passé de 14 000 dollars en 2014, alors que l’Algérie importait 439 000 véhicules /an, à 18 000 dollars en 2017, pour un volume de véhicules montés localement de 120 000 unités. Soit une différence de 4000 dollars entre le système d’importation et celui du montage.
Par ailleurs, les experts et les spécialistes, ont dépassé ce constat amer, et en sont à quantifier les dégâts « le montant des droits et taxes non réglés sur les tacots assemblés par les faux constructeurs pour 2017 est de 80 Milliards de dinars toutes taxes confondues »s’exclame Ferhat Ait Ali, expert financier, sur les réseaux sociaux.
C’est dire à quel point le gouffre est profond, et à quel point cette supercherie est assassine de l’économie nationale.
Les observateurs, s’interrogent. Combien de sons de cloches faudra t il, aux autorités concernées, pour mettre le holà à ce massacre ?combien d’analyses, de commentaires, de comparaisons, et de campagnes de boycott, faut il, au ministère de l’Industrie pour qu’il daigne enfin remédier à cette situation ?
Loin d’être crédules, et encore moins dupes, nos interlocuteurs n’incombe pas les conséquences de cette hémorragie, aux autorités concernés. Ils l’expliquent simplement par la forte présence des lobbys, des barons de « l’importation déguisée », et en veulent pour preuve la facilité avec laquelle ces assembleurs, ont réussi à rester conforme aux textes, produits à leurs mesure.
Nul besoin de ressasser l’interminable feuilleton de la révision du cahier des charges, qui continue à proférer à ces pseudos operateurs économiques, un délai de plusieurs années pour enfin arriver un semblant d’intégration. Bien qu’au rythme ou vont les choses, et devant les sommes astronomiques qu’ils vont spolier au trésor public durant ce délai, on se demande s’ils auront réellement besoin de continuer à travailler. Et ce sans parler des opportunités d’exportation, à l’image de l’usine TMC/Hyundai, qui vient de recevoir le feu vert de la maison mère, pour exporter ces véhicules vers 4 pays.
Entre temps, le citoyen moyen continuera de prendre son mal en patience, et se contentera d’avaler les pilules de l’austérité, fussent elles maquillées en augmentation ou en taxes. Le résultat ne sera que pire, le quotidien ne sera que plus douloureux, et le pouvoir d’achat ne sera que plus réduit. Et ce quelque soit l’amélioration enregistrée sur les prix du baril du petrole, source de richesse certes, mais aussi source de tous les maux.