Cette contribution de Marcel JB Tardif* fait suite aux deux contributions précédentes publiée par notre site sous le titre : De Socrate ou de Google & Individu ou « dividu » ?
Des données ou des « retenues » ?
L’ensemble des données de site propre comme de navigation personnelle ou professionnelle sur Internet, ou presque, sont accessibles grâce à Google. L’entreprise en use, sans restriction ou presque, non pas sur une base individuelle, ce qui constituerait sans doute un délit aux termes de la plupart des lois et réglementations d’application dans le monde, mais sur une base de statistiques agglomérées. Google s’en sert, à différents titres, pour constituer d’immenses bases de données dont elle tirera toute sorte de profils de besoins de consommation et d’échanges entre les personnes et les groupes, comme entre les entreprises et les instances publiques, afin d’intéresser d’éventuels « consommateurs de statistiques » sur le comportement des populations les intéressant. Ce qui ajoutera à la circulation sur le Web , et renforcera, ce faisant, la valeur de capitalisation de l’entreprise, son moteur de recherche occupant le tout premier rang parmi les moteurs actuellement utilisés. On estime le nombre de pages sur le Web à environ 2 milliards, le nombre de sites à plus de 200 millions et le nombre de pages, lui, reste inconnu, bien qu’il ait été estimé à environ 1 billion (1 000 milliards) par Kevin Kelly de Wired. Quant au nombre de visiteurs sur site web, on peut tenter de l’estimer à compter de plateformes disponibles, comme Google Display Planner. On peut recourir à Google Analytics (gratuitement), pour tenter de mesurer la fréquentation sur son site web. Ce qui vous permettra d’exploiter, à loisir, « ses propres données statistiques ». On pourra même suivre (baliser) son site web, à compter de Google Tag Manager. Ou encore gérer, pour mieux transmettre, l’information sur site à compter de Google Data Studio. Mieux, on pourra « améliorer sa performance commerciale grâce à l’analyse marketing », « créer de la valeur pour ses clients grâce à l’analyse de ses données » et « examiner toutes les étapes du parcours d’achat en ligne ». En somme, grâce à Google, rien n’est plus vraiment privé, et, si d’aventure on ajoute Facebook et les autres plateformes du genre, rien n’est pas considéré comme privé (66 % des utilisateurs sont des DAU – Daily Active Users – et non pas des MAU – Monthly Active Users). En fait, il s’agit moins de « données » à votre avantage que de « retenues » à celui des entreprises de l’info-numérique.
Si l’on considère Facebook seul, les statistiques sont effarantes. Au quatrième trimestre de 2017, Facebook comptait, mensuellement, et ce à l’échelle mondiale 2,13 milliards d’utilisateurs pour un taux de croissance annuel de 17 %. Les utilisateurs mobiles comptaient pour 1,15 milliards, soit 54 % du total des utilisateurs, pour un taux de croissance annuel de 23 %. Le revenu des mobiles représentait au troisième trimestre de 2017 88 % des revenus de Facebook, pour un taux de croissance sur le troisième trimestre de 2016 de 84 %. Journellement, Facebook compte en moyenne 1,4 milliards de « log-ins », pour un taux de croissance annuel de 14 %. Il demeure, qu’il y avait 1,74 milliards de MAU en décembre 2017, pour un taux de croissance annuel de 21 %. Les « Like » et « Share » sont, en moyenne, cliqués sur 10 millions de site tous les jours. La fourchette d’âge 25-34 ans, la plus représentative des tranches de population sur Facebook dans le monde, en 2012, comptait pour 29,7 % des utilisateurs. Ce qui représentait une clientèle-cible de tout premier choix pour les annonceurs de tout type – de fait 42 % des marketeurs aux États-Unis estiment que Facebook est déterminant pour les affaires de leurs entreprises. Il s’est créé 16 millions de pages Facebook, par des entreprises locales, entre juin 2012 et mai 2013. Selon Infodocket, 20 % des pages visitées sur Internet le sont sur Facebook (données de 2012). En 2012, 5 nouveaux profils s’ajoutaient à Facebook toutes les secondes. En 2015, le taux de pénétration par sexe, aux États-Unis, se déclinait comme suit : 76 % femmes contre 66 % hommes. Le trafic le plus intense sur Facebook se note entre 13 et 14 heures la fin de semaine – curiosité, un « post » lancé à 19 heures dénombrera plus de clics qu’un autre lancé à 20 heures. La fréquence d’utilisation de Facebook est en moyenne plus élevée les jeudis et les vendredis (18 % de plus). Facebook compterait 83 millions de « fake profils » d’après CNN. Plus de 300 millions de photos sont affichées en moyenne tous les jours. Selon Infodocket les visiteurs passent en moyenne 20 minutes par visite sur Facebook. À toutes les 60 secondes, 510,000 commentaires sont ajoutés, 293,000 statuts mis à jour et 136,000 photos « uploadées ». Tous les jours, 4,75 milliards de documents sont partagés, pour un taux de croissance de 94 % (août 2012/mai 2013). Et il n’est pas que Donald Trump qui « tweete » en se levant ; 50 % des 18-24 ans « facebook » en se levant tous les matins.
Tweeter et les autres
Tweeter compte 500 millions de visiteurs chaque mois, pour un total de 1,3 milliards de comptes dont seulement 328 sont actifs (25,2 %) – 44 % n’ont jamais envoyé un seul message. Le tweeter moyen compte 707 « followers », bien que 391 millions n’ont aucun « follower » (30,1 %). On compte 6 000 tweets chaque seconde, pour 500 millions de tweets chaque jour. Les six plus gros marchés de Tweeter (USA : 24,3 % ; Japon : 9,3 % ; Indonésie : 6,5 % ; Royaume-Uni : 5,6 % ; Brésil : 4,3 % ; Espagne : 4,3 %) compte pour 54,3 % de ses comptes utilisateurs. Il a fallu 3 ans, deux mois et un jour, pour passer du premier tweet au millionième tweet. 65,8 % des entreprises américaines comptant plus de 100 employés usent de Tweeter pour le marketing de leurs biens et services. Et 77 % des utilisateurs de Tweet se disent mieux disposés envers leurs marques de préférence quand leur tweet a reçu une réponse.
Youtube enregistre (upload) 300 heures de vidéo chaque minute. Plus de 1 milliard d’heures de visionnement sont décomptées chaque jour. Plus de 50 % des visionnements s’effectuent à compter d’un mobile – Youtube compte 1,2 milliard de visionnement mobile par jour. La moyenne de visionnement par session est de 40 minutes. La vidéo la plus demandée a été celle de la chanson Despacito de Luis Fonsi qui a été visionnée 4,4 milliards de fois. En 2014, le mot « musique » aura été le plus recherché sur Youtube. 9 % des petites entreprises recourent à Youtube. Youtube est disponible en 76 langues différentes, ce qui couvre 95 % de la population Internet.
C’est bel et bien l’ère des médias sociaux, comme c’est l’époque du tout-à-découvert malgré soi le plus souvent.
*Marcel JB Tardif, CEO – Perform Info Inc.