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L’Algérie a toutes les potentialités de sortie de crise : éviter les discours de sinistrose, facteur de la crise de confiance et de démobilisation

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Il s’agit ni de verser dans la sinistrose, ni ans l’autosatisfaction mais simplement de réaliser une analyse objective en privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie face à un bouleversement géostratégique sans précédent. L’Algérie n’est pas en faillite,  a toutes les potentialités de sortie de crise ,  traversant  une crise de gouvernance et non une crise financière et bien gérée peut fonctionner à un baril entre 55/60 dollars.  

1. Il y a lieu d’éviter les  discours de sinistrose de certains responsables au pouvoir, l’opposition  étant dans son rôle de critiquer positivement  , dressant indirectement un bilan négatif de la période  tant depuis l’indépendance politique que de la période 2000/2017, ce qui donne une image négative tant au niveau national qu’international faisant fuir les investisseurs potentiels qui ont besoin  de confiance. Tout ce qui a été réalisé entre 2000/2017 n’est pas totalement négatif après une destruction massive des infrastructures et le gel de l’économie pendant  une décennie de 1990/1999 : des réalisations et des  insuffisances qu’il s ‘agit de corriger 

2. Or comme j’ai eu souvent à l’affirmer l’Algérie ne traverse pas une crise  financière  ayant clôturé  à plus de 95 milliards de dollars fin 2017 pour les réserves de change  et à environ 6 milliards de dollars pour la dette extérieure  s’agissant de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Le bilan d la situation socio-économique est connu  ayant dirigé  un rapport complet pour le compte du gouvernement avec des solutions concrètes  horizon 2020/2025  en février  2015 avec des solutions concrètes et souvent relaté  dans plusieurs de mes contributions.

3. Environ, 83% de la superficie économique est constituée de petits commerce – services, le secteur industriel représentant  selon l’ONS 6,3% du produit intérieur brut entre 2016/2017 et sur ces 6,3% 97% de petites entreprises  peu innovantes. Les  recettes en devises directement  et indirectement avec les dérivées  à 97% sont le fait des hydrocarbures. Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach ayant contribué  à l’importante dépense publique entre 2000/2017et  donc sur le taux de croissance et le taux d’emploi 

4. Comme je viens de le relater dans une interview à une radio publique nationale le 05 février 2017,  il ne s’agit pas  de dresser un nième  bilan. Bien qu’un  effort important a été réalisé puisque les sorties  de devises  entre les importations de biens, de services , (fluctuant entre 10/11 milliards de dollars par an entre 2010/2017) sont passées à plus de  70 milliards de dollars en 2014/2015 à 60 milliards de dollars en 2016 et 57/58 milliards de dollars en 2017, la baisse des importations de biens malgré toutes les mesures n’ayant baissé que d’environ un milliard de dollars entre 20168017. Alors que les recettes en devises ont été de 29 milliards de dollars en 2016 et environ 34 milliards de dollars pour 2017. Quant à l’économie  en devises  annoncée de 1,5 milliard de dollars suite  aux interdictions d’importation, il faut éviter  des solutions à des problèmes mal posés,   reposant sur l’hypothèse  de  la dynamisation du tissu productif interne, qui ne peut être dynamisé que dans quatre à cinq ans, il ne faut pas être utopique,  si l’on entame les  réformes  structurelles  aujourd’hui. 

5. Concernant les subventions ciblées devant éviter  des annonces dans la précipitation, de verser un chèque directement aux plus nécessiteux, comme je viens  de le démontrer clairement dans une interview à la radio publique Radio Algérie Internationale  03/02/2017 ,  à la télévision Chorouk le 06/02/2017 , cette opération  complexe ayant des incidences  économiques sociales et politiques, non maîtrisée source de  vives tensions sociales  est  techniquement impossible sans un système ‘information  fiable en temps réel,  mettant en relief la répartition du revenu national  par couches sociales et par répartition régionale et sans quantifier la sphère informelle qui permet des consolidations de revenus ».D’ailleurs la déclaration,contredisant le ministre du commerce , tant le  premier ministre que le  Ministre de l’Industrie  ont déclaré,  il y a à peine deux mois,   que l’Algérie souffre cruellement d’un système d’information performant. 

6. Il s’agit maintenant d’aller vers des actes et non des discours démobilisateurs  et d’entrevoir une véritable stratégie collant tant aux mutations internes qu’externes  dans le cadre des valeurs internationales , passant par de profondes réformes institutionnelles ( rendant urgent un grand ministère de l’économie regroupant commerce-finances)  et micro-économiques conciliant   le cadre macro-économique et macro-social dans un cadre décentralisé ( couple efficacité économique et justice sociale , pas égalitarisme).  Cela implique  la bonne gouvernance, la valorisation de l’économie de la connaissance étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale  (dont  l’intelligence artificielle) ,  de libérer les énergies créatrices en levant aux entreprises publiques, privées nationales/internationales toutes les contraintes d’environnement – bureaucratie- système financier- système socio-éducatif et l’épineux problème du foncier .

7. Concernant certaines désinformations,    selon nos informations,   il n’a jamais été question ni de privatiser Sonatrach , le pilier du développement de l’Etat algérien, ni   de s’attaquer à  l’Europe qui est un partenaire stratégique pour l’Algérie en manière énergétique  contrairement  à ce qui a été rapporté par une certaines presse. La position officielle de l’Algérie est reflétée par les orientations de son Excellence de Mr le Président de la République qui a  tenu à rappeler récemment dans une correspondance adressée au gouvernement  que toute cession du capital relève exclusivement de la présidence de la république. Sur  le plan des relations  internationales, il faut sen tenir  aux  différents communiqués du Ministère des affaires étrangères. Selon nos sources, dans la pratique des affaires n’existant pas de sentiments, l’Algérie  entend défendre ses propres intérêts comme  l’Europe entend défendre  les siennes.  Bien que la majorité des contrats à long terme expirent vers 2019/2020, l’Algérie entend  respecter ses engagements internationaux pour   l’approvisionnement en gaz de l’Europe à travers  les canalisations Medgaz via Espagne et Transmed via l’Italie qui est la  plus grande canalisation. Etant entendu que les investissements dans le  gaz sont des investissements lourds et à maturation lente.

8. Devant éviter toute désinformation, quant au pétrole et gaz de schiste, dont j’ai l’honneur de diriger l’audit pour le compte du gouvernement,  l’Algérie qui possède la troisième réservoir mondial (près de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux selon une étude américaine), selon les directives de  plusieurs conseils de ministres, et  des déclarations du Ministre de l’Energie représentant le gouvernement, les  négociations notamment avec d’importants partenaires étrangers dont Exxon Mobil, Total, Schell, ect.., l’Algérie est  uniquement en phase d’exploration et non d’exploitation. La rentabilité sous réserve de la préservation de l’environnement de l’eau, (de nouvelles techniques étant prévues horizon 2020,économisant l’eau et l injection de produits chimiques),   et d’une large implication de la société civile, parallèlement aux  énergies renouvelables inclus dans le bouquet énergétique de l’Algérie, ne fera pas avant sept années selon le ministre  de l’Energie passant également par un assouplissement  de la loi des hydrocarbures, notamment son  volet fiscal, loi  élaborée  au moment ou le cours  dépassait 100 dollars le baril , le prix de cession du gaz suivant

9. Une société n’est jamais inerte. Elle est toujours en mouvement portée par des forces sociales, économiques et politiques. Les politiques doivent  éviter, sous la pression des évènements  des solutions hâtives à des problèmes mal posés. Les économistes et les  politiques  doivent reconnaitre leurs limites ayant  besoin de connaitre les mouvements  historiques,   anthropologique et sociologique  des forces sociales, donc de connaitre la société  avant d’élaborer  une politique  économique qui n’a aucun sens sans cette analyse.  Le lieu du dialogue naturel est le conseil économique et social consacré par la nouvelle Constitution qui devrait regrouper les meilleures compétences et  toutes les composantes de la société représentatives malheureusement  gelé depuis des années.  L’objectif stratégique  2018/2025/2030 sera de dépasser le statut quo actuel  pour éviter  l’épuisement progressif  des réserves de change,  étant  passées de 195 milliards de dollars en janvier 2015 à 95/96 milliards de dollars fin 2017, donnant   un répit de  trois ans.

10. L’Algérie  contrairement aux discours pessimistes démobilisateurs, connaissant certes une situation difficile, ne traverse pas une crise financière mais une « crise de gouvernance. L’Algérie, facteur de stabilisation de toute la région méditerranéenne et africaine est un grand pays et a toutes les potentialités de relever les nombreux défis (voir notre interview  aux importants  quotidiens internationaux courant 2017 La Tribune.fr (France ) et à l’American  Herald (USA) . Il s’agit de lutter contre les surcoûts et le gaspillage et parallèlement  mettre  fin au cancer de l’économie de la rente qui se diffuse dans la société source d’inefficacité économique et d’injustice sociale.   La situation peut être maîtrisable, sous réserve d’une plus grande rigueur budgétaire et d’une lutte contre les surcoûts, le gaspillage et la corruption renvoyant au mode de gouvernance.

Dr Abderrahmane MEBTOUL , Professeur des universités, expert international

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