« Le parc immobilier en Algérie n’est pas encore bien structuré, en raison de l’informel qui nous gangrène. Les véritables agences immobiliers ont fermé leurs agences», a déclaré Mme Zahoua Mameri, Présidente de la Fédération Nationale des Agences immobilières à l’occasion de la 1ére édition du Salon International de l’immobilier qui se tient au Palais des Exposition.
Elle a ajouté « par appât du gain, les clients se précipitent chez ces courtiers en risquant de perdre toutes leurs économies », en recommandant aux citoyens « d’aller faire leurs transactions auprès d’une agence qui dispose d’un agrément ».
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Mme Mameri a rappelé qu’« au début, nous avions un marché fructueux, grâce aux investisseurs étrangers qui venaient s’installer en Algérie dans le cadre de la règle 49/51, ce qui menait à plus de locations et d’achats, mais maintenant nous n’avons plus de sociétés étrangères qui se rapprochent de nous ».
Interrogée sur les prix, Mme Mameri a précisé que « l’informel a tout gangréné et les agents font miroiter aux propriétaires des prix à la vente exorbitants et leur demandent de retarder la vente », ajoutant « les bureaux d’affaires n’ont pas le droit d’effectuer des transactions immobilières et ne déposent pas la caution de 150.000 DA à laquelle tous les agents immobiliers sont soumis pour protéger le client en cas de fraude».
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De son côté, M. Jamel Elhabbas, Directeur de l’agence SMPlus et organisateur du salon a déclaré que «nous avons décidé de placer cette 1ère édition de ce salon sous le thème l’architecture s’ouvre au design, car nous construisons à tout-va en Algérie et toutes les cités vont devenir dans dix ou quinze ans des dortoirs. Elles manquent d’airs de jeu, de piscines et d’infrastructures autour, ce qui accroit les risques de délinquance », ajoutant que « l’objectif de ce salon est de valoriser l’architecture et le design, ainsi que de rapprocher le client de tous les acteurs du secteur immobilier ».
S’agissant du secteur de l’immobilier en Algérie, M. Bastien Auvinet, County Manager Jumia House Algérie a souligné que « nous constatons qu’il n’est pas assez structuré, avec beaucoup d’agents informels et des petits acteurs. Les agences immobilières connaissent bien leur métier, mais elles sont étouffées par l’informel, ce qui rend la tâche des agences plus difficile, car le marché reste assez élevé », ajoutant « les propriétaires ne veulent pas baisser les prix, on se retrouve ainsi avec peu de transactions immobilières»
Et d’ajouter, «nous avons aussi constaté que certains professionnels de l’immobilier ne sont pas suffisamment sensibilisés au digital en terme de visibilité», poursuivant « nous voulons que les agences jouent un rôle plus important ».
Interrogé sur le marché algérien, M. Auvinet a déclaré que « le marché immobilier en Algérie manque cruellement de visibilité sur les prix, puisqu’il est difficile de les cerner et de savoir ce qu’on peut trouver avec un budget précis dans certains quartiers », précisant que « les prix sont souvent négociables et restent rarement fixes »,
M. Auvinet estime que « l’avance annuelle de loyer bloque l’accès au logement surtout pour les jeunes »l’offre et la demande ne se rejoignent par, parce que les propriétaires sont exigeants sur les prix ».