Les négociations en vue de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation du Commerce (OMC) ont démarré en Avril 1987 mais n’ont, à ce jour, pas abouti. Au regard du nombre et de la complexité des réserves que le gouvernement algérien devra impérativement lever pour avoir l’autorisation d’intégrer cette institution internationale il faudrait, à l’évidence, encore beaucoup de temps pour y parvenir.
L’Algérie figure de ce fait dans le peloton très restreint des nations (à peine une dizaine) qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas intégré cette organisation à laquelle, il est bon de le rappeler, adhèrent pas moins de 164 pays.
Cette tiédeur de l’Algérie à rejoindre l’Organisation Mondiale du Commerce serait, en grande partie, due à l’alignement des prix des carburants sur les cours mondiaux que réclame l’OMC, mais que le gouvernement algérien refuse d’appliquer, de peur de perdre cet avantage comparatif que lui procurent les prix bas du gaz domestique, de l’essence et du gaz oïl.
« Sans ces avantages l’Algérie aurait beaucoup de peine à attirer les investisseurs étrangers », continuent à affirmer les négociateurs algériens qui ont sans doute reçu instruction de ne jamais céder sur ce terrain sensible des coûts de l’énergie. La crise économique que subit depuis peu le pays a contraint le gouvernement à augmenter légèrement les prix des carburants, mais on est encore loin des niveaux excessivement élevés réclamés par l’OMC.
Cette exigence n’a pas été posée par l’Union Européenne comme condition d’adhésion à la Zone de libre-échange ce qui, sans doute, explique la précipitation de l’Algérie à adhérer à cet espace commercial plus tôt qu’à celui plus large de l’OMC qu’elle boude depuis environ trente années.
Pourtant, intégrer cette Organisation avec tout cela signifie en termes de respects de normes commerciales, environnementales et autres, n’a jamais engendré la faillite ou le déclin des entreprises des pays qui y adhèrent. On connaît par contre des nations qui n’en sont pas membres mais qui éprouvent aujourd’hui de terribles difficultés économiques et sociales. C’est le cas, à titre d’exemples, du Venezuela, de la Corée du Nord et dans une moindre mesure, l’Algérie.
Et même si la libéralisation du commerce extérieur a en réalité beaucoup plus servi les intérêts des puissances économiques que ceux des pays auxquels on recommandait d’ouvrir leurs marchés, il faut tout de même reconnaître que la concurrence internationale régie par les règles de l’OMC et de l’EU a permis à de nombreux pays membres de produire plus et mieux, mais aussi et surtout, d’écouler leurs produits dans des contrées lointaines.
Ils ont pu moderniser leur industrie et leur agriculture devenues de ce fait plus performantes et plus compétitives. Indéniablement, le commerce sans frontières offre des avantages dont, notamment, celui de pouvoir à l’étranger, mais il requiert toutefois des réformes macro et micro économiques préalables communément désignées sous le vocable de « mises à niveau ».
De nombreux pays partis de rien, comme la Chine, l’Inde, la Turquie, la Malaisie et autres, l’ont prouvé en parvenant à vendre leurs produits à travers le monde entier. Le point faible de l’Algérie réside précisément dans son refus têtu d’accomplir cet effort de modernisation et de mise à niveau de son appareil de production qui lui vaut aujourd’hui ses piètres performances en matière d’exportation et les inconvénients du « tout importation » qu’elle est aujourd’hui contrainte de subir.
Ce n’est pas l’adhésion de l’Algérie à la zone de libre-échange euro-méditerranéenne qui est responsable de ce désastre, mais plutôt, le refus de ses gouvernants de mettre en œuvre les réformes qui s’imposent en pareille circonstance. Et ce n’est pas l’argent qui avait manqué pour ce faire. L’argent du pétrole était largement disponible pour opérer les ajustements requis et les mises à niveau industrielles qui demandent effectivement beaucoup de moyens humains et financiers.
On se demande à titre d’exemple où sont passés les 4 milliards de dollars dégagés en 2002 pour la mise à niveau des PME, dont seules 450 en auraient bénéficiais sans résultats probants. Ce n’est pas l’argent mais la volonté d’opérer le changement requis qui a effectivement manqué, au point que notre appareil de production se trouve aujourd’hui dans l’incapacité de vendre à l’étranger car, en grande partie, déclassé et passé de mode en raison des avancées technologiques qui ont cours à travers le monde le monde.