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Les déboires politiques de Donald Trump menacent son agenda économique

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Les déboires politiques de Donald Trump menacent sa capacité à mener à bien les réformes économiques promises et les grands projets d’infrastructures malgré une conjoncture économique plutôt favorable, estiment plusieurs experts économiques.

Le moral des ménages aux Etats-Unis a atteint en août son niveau le plus haut depuis janvier. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont, elles, au plus bas depuis six mois, selon les derniers indicateurs.

Pourtant, « en raison de tout ce qui s’est passé récemment, en particulier la semaine dernière, il y a une certaine inquiétude sur la capacité, probablement diminuée, de l’administration à tenir son agenda législatif », résume Frank Nothaft, analyste politique de la National association for business economics (NABE).

La semaine écoulée a été marquée par son lot de controverses, de démissions et l’abandon du projet de création d’un conseil qui devait assister Donald Trump dans sa politique de rénovation des infrastructures du pays.

Deux cénacles réunissant des chefs d’entreprises autour du président américain ont aussi été dissous après des déclarations controversées de celui-ci sur la responsabilité de l’extrême-droite et de suprémacistes blancs dans des émeutes à Charlottesville (Virginie) qui ont déplu à de nombreux PDG.

La semaine s’est conclue avec le départ de son conseiller Steve Bannon, chantre de la droite alternative américaine, présenté comme le rival à la Maison Blanche du conseiller économique en chef Gary Cohn.

Des rumeurs de départ de Gary Cohn avaient elles-mêmes fait trembler les marchés financiers jeudi. Cet ancien numéro deux de Goldman Sachs est perçu à Wall Street comme un gage de stabilité au sein d’une administration désormais en grandes difficultés et d’un président de plus en plus isolé. « Tout changement dans cette équation retient finalement l’attention des marchés », analysent les économistes de Nomura Global Economics. « A court terme, les risques sur le plafond de la dette et l’adoption du budget 2018 s’accroissent à mesure que le président Trump perd de l’influence au Congrès », ajoutent-ils.

Sans soutien, la Maison Blanche aura du mal à faire adopter en septembre son budget 2018 (l’exercice fiscal commence au 1er octobre) et, surtout, son ambitieuse réforme des impôts.

Gary Cohn est précisément l’architecte de cette réforme. Le code fiscal américain, très complexe et qui fourmille de déductions diverses, n’a pas été modifié en profondeur depuis 1986. Et sa refonte est au coeur du plan de l’administration Trump pour faire accélérer la croissance à 3%. « Les espoirs d’une politique de relance fiscale agressive par l’administration (…) s’amenuisent à chaque controverse, à chaque scandale au sein de la Maison Blanche », estime Omer Esiner, analyste chez Commonwealth Foreign Exchange.

Le président américain avait pourtant bénéficié après son élection de la confiance des milieux économiques et d’affaires en raison de ses promesses de baisser les impôts, d’engager des dépenses massives d’infrastructures et de renégocier les accords commerciaux au profit des Etats-Unis.

La renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) a certes démarré la semaine dernière à la demande de Washington. Mais le Mexique et le Canada n’ont pas l’intention de se voir imposer un traité qui ne serait favorable qu’à Washington et les entreprises exportatrices américaines craignent de se voir pénalisées.

Quant aux négociations sur le plafond de la dette, elles vont débuter dès la rentrée et sont lourdes de risques pour l’administration américaine. Il s’agit de relever le montant maximal que l’Etat américain peut emprunter pour se financer.

Bien que la Maison Blanche et la majorité au Parlement soient du même bord républicain, le feu vert sur la limite d’endettement est loin d’être acquis. De nombreux conservateurs, sourcilleux sur l’équilibre budgétaire à terme, veulent attacher des coupes de dépenses à toute augmentation de la capacité d’emprunt.

En 2011, une impasse sur la question avait fait trembler les marchés financiers et, pour la première fois de l’histoire contemporaine, la note de solvabilité des Etats-Unis avait été abaissée par l’agence de notation Standard and Poor’s.

A l’automne 2013, faute d’accord entre l’administration démocrate et les républicains au Congrès, les services du gouvernement avaient été contraints de fermer pendant deux semaines.

Afp

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