Le candidat qui aura le soutien financier des plus riches homme d’affaires a la quasi certitude de remporter le scrutin présidentiel d’avril 2019.
La campagne présidentielle coûtera en effet très cher pour le candidat coopté par le noyaux durs du pouvoir et toute la question est de savoir s’il aura la garantie du soutien financier de cette poignée d’oligarques qui l’aiderait, grâce aux milliards qu’ils mettront à sa disposition, à remporter le scrutin.
Par leur influence sur de nombreux entrepreneurs, cette vingtaine d’hommes d’affaires comptant parmi les plus riches du pays, pourrait également contribuer à lui assurer la victoire en donnant de ce candidat favori l’image d’un présidentiable idéal tout acquis aux principes de la libre entreprise et autres idéaux défendus par les hommes d’affaires.
Conscients de toutes ces réalités qui auront un poids considérable sur le processus électoral, les intrigues pour s’attirer la sympathie, mais aussi et surtout, la manne financière de cette poignée de businessman soucieux de conserver leur proximité avec les hommes forts du pouvoir, ont même commencé et les attaques virulentes du premier ministre envers ce cercle d’hommes d’affaires ne sont en réalité qu’un tir de semonce d’un clan en compétition pour les prochaines présidentiel contre une autre frange du pouvoir qui poursuit, faute de consensus pour un candidat unique, le même but.
Le consensus n’étant pas encore porté sur le président actuel en raison de son mauvais état de santé, les chapelles en compétition poursuivent en effet le même objectif, consistant pour les unes à dissuader ces hommes d’affaires, si nécessaire, par des menaces et des entraves bureaucratiques (mises en demeures, blocage des marchandises aux ports restrictions en matière de crédits etc.) à apporter leur soutien au cercle de l’actuel président et, pour ce dernier, il s’agit de tout faire pour maintenir ces oligarques qui avaient l’habitude de le servir, encore longtemps à son service. Comme on à pu le constater à l’occasion des quatre précédentes joutes électorales, un tour de table regroupant ce groupe d’entrepreneurs privés peut en effet rapporter gros.
Comme l’a montré la précédente collecte de fonds au profit du candidat Bouteflika en course pour un 4ème mandat, il est tout à fait possible d’offrir au candidat du pouvoir, entre 45 et 50 milliards de centimes, à l’issue d’un seul tour de table. Une somme colossale qui s’ajoutera, bien entendu, aux diverses sources de financement et aides matérielles multiformes que mettront à sa disposition les institutions et entreprises publiques.
La manne mobilisée en faveur de ce candidat aurait allègrement dépassé les 200 milliards de centimes, selon les estimations de certains partis ayant pris part à la précédente élection présidentielle.
Les faveurs sans commune mesure avec les contributions financières somme toutes modestes ( 5 milliards de centimes chacun en moyenne) que cette poignée d’hommes d’affaires a apporté au candidat, leur ont valu, comme on le sait, des avantages mirobolants. C’est ce donnant-donnant mercantile qui ne concerne en réalité qu’une petite poignée d’hommes d’affaires qui donnera une image détestable du privé algérien, injustement soupçonné de ne devoir son enrichissement qu’à ce type de magouille.
L’argent est en effet essentiel pour mener campagne dans cette joute électorale qui requiert des moyens financiers colossaux pour payer la pléthores d’agents chargés de la propagande, les affiches et panneaux publicitaires, la logistique nécessaire aux déplacements des foules chargées de remplir les salles de meetings etc.
S’il peut paraître légitime pour un parti politique de s’attirer, sous réserve de transparence, la sympathie des magnats de l’argent comme cela se pratique dans les démocraties avancées il est, par contre, immoral de le faire comme a pu le constater ces dernières semaines, par des actes d’intimidation (mises en demeure qui ne tiennent pas la route, blocages d’investissements, marchandises refoulées aux ports etc.), de diabolisation de toute la corporation des hommes d’affaires. En agissant ainsi le premier ministre à pris le risque de faite resurgir les vieux démons de l’anti-capitalisme, formaté durant l’ère socialiste et qui sommeille encore chez de nombreux concitoyens qui n’ont du reste pas tardé à manifester leur griefs au moyen des réseaux sociaux notamment.
Les hommes d’affaires algériens ont, comme on a pu le constater, vite étè assimilés à des oligarques véreux à qui il faut immédiatement barrer la route. Certains partis politiques ont même trouvé en l’actuel premier ministre celui qui conduirait ce combat salvateur. La réalité est malheureusement toute autre et suivre ce raisonnement reviendrait à décapiter le peu de capitaines d’entreprises dont dispose le pays et hypothéquer ainsi le peu d’avancée économique réalisée par l’Algerie grâce aux réformes de 1988.
On ne peut évidemment pas reprocher à un premier ministre tel qu’il soit de tenter de moraliser le financement des campagnes électorales par des richissimes hommes d’affaires en quête d’appuis politiques, mais cela devrait se faire au moyen de la loi, avec tous les débats parlementaires préalables qui s’imposent et, bien entendu, la pédagogie permettant à une large frange de la population de comprendre le danger d’une coalition entre la politique et l’argent sale. À défaut on mettra, comme c’est actuellement le cas, tous les entrepreneurs dans le même sac, commettant ainsi une immense injustice envers les plus vertueux d’entre eux.