Alors que les Subsahariens, d’Est en Ouest, sont en train d’organiser avec succès de vastes espaces économiques transnationaux, le Maghreb, lui, reste plombé par ses vieilles querelles. « Si le Maroc et l’Algérie avaient honoré leurs engagements de 1989 pour former une union économique avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, ils seraient parmi les économies les plus puissantes de la région MENA », assure l’hebdomadaire The Economist dans un article paru ce vendredi.
Un point de vue partagé par la Banque mondiale qui estime qu’en 10 ans, le Maroc et l’Algérie auraient doublé la taille de leurs économies s’ils avaient su dépasser leur brouille. Ils devront se contenter, sur cette période, d’une progression de 37% pour le premier et de 33% pour le second. Presque 3 fois moins.
Dans son analyse, le magazine économique souligne les nombreuses similitudes géographiques et culturelles qui devraient en principe rapprocher les deux pays. Il évoque également des complémentarités économiques évidentes, avant de livrer sa vision positive du Maroc et son regard plus critique sur l’Algérie.
Pour The Economist, l’Algérie, grâce aux hydrocarbures, avait pris de l’avance sur le voisin chérifien, notamment au niveau de l’industrialisation. Mais la modernisation actuelle de l’économie marocaine est en passe de combler ce gap : « Le royaume occupe le 68e rang dans le classement Doing Business de la Banque mondiale – 88 places au-dessus de l’Algérie. L’exportation de marchandises en provenance d’Algérie prend six fois plus de temps qu’au le Maroc et coûte près de quatre fois plus cher.», compare le magazine qui fustige également la loi algérienne limitant l’actionnariat étranger à 49%. Le magazine britannique fait également l’éloge du secteur touristique marocain, en opposition à celui de l’Algérie, sous-développé, bien que disposant de sites de premier choix.
En revanche, l’auteur n’évoque qu’à mi-mot le niveau de développement humain sensiblement supérieur en Algérie, notamment en ce qui concerne l’accès pour les plus modestes à l’éducation, aux études, aux soins ou à la culture.
Ecofin