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Facteur essentiel de performance managériale : L’Intelligence économique n’arrive pas à trouver ses marques en Algérie

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L’Intelligence économique avait longtemps figurée parmi les instruments de la bonne gouvernance à promouvoir, avant d’être sacrifiée sur l’autel de la gestion routinière. Le confort de rente pétrolière du début des années 2010 en avait décidé ainsi, mais le déclin des recettes d’hydrocarbures que l’Algérie subit gravement aujourd’hui recommande plus que jamais le recours à cet outil incontournable de management que nos entreprises avaient imprudemment abandonné.

La promotion de projets industriels, la réhabilitation de ceux qui existent et le maintien d’une dynamique marchande dans un contexte de concurrence internationale ne peut en effet se faire sans la maîtrise de cet outil moderne de gestion qu’est l’Intelligence Économique. Prendre des décisions de gestion stratégiques ne saurait en effet se faire sans avoir en sa possession toutes les informations requises. L’intelligence Économique  permet effectivement de se renseigner sur tout ce qui se passe dans son domaine d’activité à travers le monde, dans le but de faire autant sinon mieux, pour affronter efficacement la concurrence ou tout simplement pour sauvegarder ses intérêts.

Gérer sans ce préalable revient à exposer inutilement son entreprise, son institution, voire même, son pays à des risques qui pourraient compromettre leurs résultats ou carrément leur existence. Si certains pays comme le Japon, les USA, la Chine et certains autres l’ont compris plus tôt, aujourd’hui pratiquement toutes les nations qui ambitionnent d’avoir une place de choix dans le concert des nations, ont fini par donner ses titres de noblesse à l’intelligence Economique au point d’en imposer la pratique à toutes leurs entreprises et institutions.

L’Algérie qui vient à peine d’en prendre conscience en donnant un signal fort par la création d’une commission gouvernementale d’Intelligence Économique et son enseignement dans certaines facultés a malheureusement abandonné son ambition en mettant ces trois dernières années en veilleuse l’instance concernée. L’entrée en force des technologies de l’information et de la communication qui n’existaient pas auparavant aurait pourtant pu permettre d’aller plus vite en besogne et la mise à profit des expériences des pays les plus avancés en matière pouvait aider le pays à rattraper le retard accumulé.

L’Intelligence Économique est pourtant incontournable et l’Algérie qui s’apprête à intégrer l’OMC n’aura pas d’autres choix que de s’y mettre, au risque de se faire distancer par la concurrence économique sans frontière. Dans ce contexte exclusivement régi par des impératifs de compétitivité et de concurrence, les chances de survie sont en effet du côté des entreprises et des institutions qui disposent des informations nécessaires à la compréhension de leur environnement et qui savent créer en conséquence, les moyens d’influer sur les déterminismes qu’ils se contentaient de subir.

Si, comme le rappellent bien souvent les spécialistes de l’Intelligence Économique, l’Etat a effectivement un important rôle à jouer notamment au démarrage, c’est surtout aux entreprises qu’il revient de promouvoir cet instrument de Veille, parce qu’elles sont les premières concernées par les résultats managériaux, mais aussi et surtout, parce que cela relève des décisions quotidiennes de gestion que seuls les cadres dirigeants sont habilités à prendre.  Il est du reste démontré que lorsque ces derniers font preuve de volontarisme, l’Intelligence Économique est très vite adoptée par les cadres intermédiaires avant d’être relayée par l’ensemble du personnel qui voit en elle un bon moyen de protéger leurs entreprises et, par conséquent, leurs emplois.             

Il est évident que l’Intelligence Économique n’a de chance d’intéresser que les entreprises réellement soumises à l’obligation de résultats. On ne voit effectivement pas pourquoi, une entreprise publique dont l’Etat protège les dirigeants incompétents et efface régulièrement les déficits, s’y intéresserait.

C’est pourquoi, nous pensons que la promotion de cette discipline dépendra en grande partie de la volonté des pouvoirs publics algériens d’appliquer la législation relative à l’autonomie de gestion, en mettant notamment fin aux injonctions qui perturbent les managers dans leur quête d’instruments modernes de gestion. La remise sous tutelle des ministères d’un millier d’entreprises publiques économiques constitue, à l’évidence, une régression qui ne permet plus d’espérer un regain d’intérêts des cadres dirigeants pour cette discipline, à défaut de laquelle, leur compétitivité risque d’être compromise.

Le mode de gestion de ces entreprises devrait, par conséquent, impérativement être revu à l’aune de la crise économique qui se profile, au risque de susciter  l’effondrement, à court et  moyen terme, de nombreuses sociétés balayées par la concurrence internationale. L’Intelligence Économique ne pourrait évidemment  voler à leur secours  que dans la mesure où leur gestion s’autonomise du pouvoir politique et que leurs dirigeants soient réellement soumis à l’obligation de résultats. A défaut les ruineux assainissements financiers des entreprises publiques qui avaient déjà coûté pas moins de 1500 milliards de dinars au cours de ces vingt dernières années, auront encore de beaux jours devant eux.

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